DUBAI (Reuters) - La demande pour le premier emprunt international de Saudi Aramco a atteint 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros), selon des sources proches du dossier, un record qui signale un degré élevé de confiance du marché avant une éventuelle introduction en Bourse (IPO) du géant pétrolier saoudien.
Le groupe public a dit espérer lever environ 10 milliards de dollars avec cette émission obligataire, dont le prix sera fixé plus tard dans la journée.
Selon un document d’une des banques chefs de file, Aramco a abaissé de 15 points de base la “guidance” pour les six tranches de l’emprunt par rapport aux prix indicatifs de lundi.
Des gérants ont dit s’attendre à ce que les six tranches offrent des rendements inférieurs au papier équivalent émis par l’Arabie saoudite.
Avant que l’émission ne soit lancée lundi, le ministre saoudien de l’Energie, Khalid al Falih, avait indiqué que les manifestations d’intérêt des investisseurs représentaient plus de 30 milliards de dollars.
La demande pour l’emprunt d’Aramco est la plus importante observée sur les marchés émergents depuis une émission du Qatar l’an dernier qui avait attiré plus de 52 milliards de dollars. Elle dépasse aussi la demande pour le premier emprunt international saoudien en 2016, qui avait atteint 67 milliards de dollars.
Avant que l’émission ne soit lancée lundi, le ministre saoudien de l’Energie, Khalid al Falih, avait indiqué que les manifestations d’intérêt des investisseurs représentaient plus de 30 milliards de dollars.
“Le chiffre (de 100 milliards) en lui-même témoigne d’un crédit fantastique”, commente Damien Buchet, gérant du fonds EM Total Return Strategy chez Finisterre Capital, tout en rappelant qu’Aramco est un groupe d’Etat. “Pour les investisseurs en actions ce point sera un problème, davantage que pour les investisseurs obligataires”, dit-il.
L’émission obligataire du géant pétrolier a attiré un large éventail d’investisseurs, attirés entre autres par la perspective de voir les énormes profits du groupe soutenir ses notes de crédit dans le même ordre de grandeur que d’autres majors pétrolières telles que Exxon Mobil et Shell.
Cette opération intervient dans le sillage de l’annonce du rachat par Aramco de 70% du capital du groupe de pétrochimie Saudi Basic Industries (Sabic) au fonds souverain saoudien d’investissement, une cession que beaucoup perçoivent comme un simple transfert de capitaux destiné à soutenir le financement du programme économique du royaume.
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“Cet emprunt est émis pour deux raisons: pour établir le statut d’Aramco comme entreprise indépendante et pour permettre un transferts de fonds hors de l’entreprise”, observe Marcus Chenevix, analyste chez TS Lombard.
Aramco a assuré toutefois que son émission obligataire n’était pas liée à l’acquisition de Sabic et certains observateurs estiment que l’opération permet surtout au groupe de construire des relations avec des investisseurs internationaux avant une possible introduction en Bourse, qui a été reportée l’an dernier à 2021.