EMISSION DU 16/12 - par bourse news Conseils d’administration : mais où sont les femmes !

 

Avec 5,9% de femmes membres de Conseils d'administration d'entreprises cotées en Bourse, le Maroc est avant dernier de la «classe Afrique» et loin des 14,4% de moyenne sur le continent. CFA Maroc a organisé une conférence-débat à la Bourse de Casablanca pour plancher sur ce triste score. Et le constat est alarmant.

 

 

En effet, l’étude de la Banque africaine de développement (BAD) sur la représentation féminine au sein des Conseils d’administration des sociétés cotées en Afrique, qui analyse les données de 307 entreprises dans 12 pays du continent, place le Royaume au onzième rang avec 5,9% de femmes membres du Conseil d’administration d’entreprises cotées en bourse. Certes, l’étude n’est pas récente mais elle a fait l’objet d’une rencontre initiée par le Club des femmes administrateurs Maroc, pour débattre une énième fois des moyens à mettre en œuvre pour améliorer les scores du Maroc.

 

L’étude présentée par Yacine Fal, la Représentante-résidente de la BAD, a le mérite de mettre au devant de la scène une problématique dénoncée depuis des années. Et le paradoxe relevé est que ce sont les entreprises les plus modestes, qui ont tendance à recruter les femmes alors que plus une entreprise prend de l’importance moins on observe des femmes aux postes de responsabilité. Pourtant, cette mixité dans les instances de direction est un indicateur des plus observés par les investisseurs, relève Nezha Hayat, présidente du CFA Maroc, puisque la mixité dans les instances de décisions se traduit par une meilleure performance de l’entreprise. Pour améliorer cette mixité, des acteurs tels que le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), sont sur des pistes de réforme. Comme l’explique, d’ailleurs, Bouchra El Falaki, chef du service contrôle de l’information au sein du CDVM, une mesure sera très prochainement appliquée, à savoir rendre obligatoire l’information sur le respect de la bonne gouvernance de manière générale, et plus particulièrement la mixité, pour les entreprises faisant appel public à l’épargne. Ces entreprises auront également droit à une réduction des commissions si leurs Conseils d’administration représentent une mixité tel que souhaitée. Interpellée à ce propos, la concernée a souligné que les quotas de mixité n’ont pas encore été arrêtés mais que ça ne saurait tarder.