Dans une note, Moody's indique avoir confirmé les notations d'Attijariwafa Bank, de BCP, de BMCE Bank (BMCE) et du Crédit du Maroc (CDM). Elle a toutefois modifié la perspective des notations des dépôts en devise locale à long terme d'Attijariwafa, de BCP et de CDM, passant de "Positive" à "Stable", pour s'arrimer à la perspective de la note souveraine du Royaume, tout en maintenant la perspective stable à long terme de BMCE.
L'affirmation des notations de ces 4 banques reflète l'opinion de Moody's selon laquelle, dans un contexte de conditions économiques et d'exploitation stables, les profils de crédit des banques, y compris les indicateurs de la qualité des actifs, les coussins d'absorption des pertes et les mesures de liquidité, resteront globalement alignés, avec des pairs similaires. Cela est aussi expliqué selon l’agence, par le fait que le gouvernement apporte son aide en période de tensions dans le secteur.
Pour sa part, le changement de perspective de la notation des trois banques marocaines est principalement motivé par le fait que le rythme de l'assainissement budgétaire du gouvernement marocain plus lent qu'initialement prévu. Ce rythme plus lent de l'amélioration de la situation budgétaire souveraine se traduit par une capacité de soutien aux banques plus faible que prévu.
Un environnement bancaire globalement stable
Toutefois, Moody's estime que l'environnement opérationnel des banques marocaines reste globalement stable et bénéficie de la croissance relativement forte et soutenue du pays ces dernières années, son programme de politique industrielle qui soutient le développement de secteurs exportateurs à plus forte valeur ajoutée, et de la vulnérabilité limitée du pays aux risques externes.
Néanmoins, les banques pâtissent toujours des rigidités structurelles du Maroc en termes de pouvoir d’achat, de chômage et de compétitivité. Maus aussi de la volatilité historique de la croissance du crédit dans le pays, étayée par la volatilité de la production agricole et la dépendance des industries exportatrices sur la croissance économique européenne, et l'exposition croissante des banques à régions à risque de l’Afrique subsaharienne. Ces risques sont quelque peu atténués par le renforcement progressif de la supervision bancaire et de la réglementation macroprudentielle dans le cadre de la loi bancaire adoptée en 2014 et de la loi sur la banque centrale adoptée en 2017.
Comment les notations pourront-elles changer?
Une revue à la hausse sera permise selon Moody’s par une amélioration de l'assainissement budgétaire du gouvernement marocain, et aussi un relèvement de la note souveraine du Maroc. Cela pourrait également être permis par une amélioration significative de la qualité des actifs, en particulier pour les banques étendant leur exposition aux régions les plus faibles de l’Afrique subsaharienne.
A l'opposé, une dégradation de la notation pourrait être effective suite à une détérioration de l'environnement bancaire ou à une dégradation de la note souveraine, signe d'une réduction de la capacité du gouvernement à soutenir les banques en cas de besoin, explique l'agence.