Le marocain Diana Holding, et les entreprises DF Holding et la Compagnie financière européenne de prises de participations (Cofepp), étaient jugées vendredi au siège de l'Autorité des marchés financiers (AMF) en France, ainsi que deux administrateurs: Rita Zniber, PDG de Diana Holding, et Serge Heringer.
Ces actionnaires du groupe de spiritueux Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) sont soupçonnés pour certains d'avoir utilisé des informations privilégiées sur le groupe de spiritueux.
La représentante du collège de l'AMF a réclamé des sanctions, qualifiées de record par la presse spécialisée française, de 17 millions d'euros contre Diana Holding, 9 millions contre sa PDG Rita Zniber, 8 millions contre DF Holding, 2 millions contre M. Heringer et 400.000 euros contre la Cofepp, soit un total de 36 millions d'euros.
Dans le détail, le collège de l'AMF, qui soutient les poursuites, accuse notamment Diana Holding et sa PDG d'avoir utilisé des informations privilégiées pour acheter des titres, alors que MBWS (ex-Belvédère) connaissait des difficultés.
Ces informations étaient, selon le collège, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) 2014 et une révision à la hausse des objectifs du plan stratégique à horizon 2018, rapporte l'AFP.
Le collège estime que Mme Zniber aurait pu faire profiter sa société de ces informations avant leur publication, lorsque cette dernière a acquis des titres et des bons de souscription de MBWS au printemps et à l'automne 2015.
Son conseil, Me Frank Martin Laprade, a balayé ces accusations, expliquant que les opérations réalisées par Diana Holding étaient gérées sous mandat par une société tierce, sans aucune instruction de Mme Zniber.
Il a également fait valoir que les informations considérées comme privilégiées par le collège sur l'Ebidta 2014, envoyées aux administrateurs à la mi-mars 2015, se situaient dans une fourchette déjà communiquée au public depuis plusieurs semaines.
Quant à DF Holding, le collège l'accuse d'avoir acquis mi-mai 2015 des actions en se fondant sur des informations de M. Heringer, un argumentaire que n'a pas suivi le rapporteur de la commission qui a considéré que l'infraction n'était pas démontrée.
Il est également reproché à Diana Holding, DF Holding et la Cofepp de ne pas toujours avoir informé le marché de leurs opérations d'achat ou de vente de titres.
La Cofepp est également accusée d'avoir acquis des titres lors d'une période restreinte, à moins de 30 jours d'une publication de Marie Brizard, ce que son président du directoire Jean-Pierre Cayard, présent à l'audience, a reconnu en plaidant l'erreur de bonne foi. La décision de la commission sera connue dans les prochaines semaines.
Avec AFP