PARIS (Reuters) - La Commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a infligé lundi à l’agence de presse Bloomberg une amende de cinq millions d’euros pour avoir diffusé en 2016 des informations financières au sujet du groupe Vinci “qu’elle aurait dû savoir fausses”.
“Le 22 novembre 2016, entre 16h06m04s et 16h07, deux journalistes du Speed Desk du bureau parisien de l’agence de presse de la société Bloomberg LP ont publié diverses dépêches sur les terminaux Bloomberg reprenant, en substance, le contenu d’un communiqué de presse frauduleux intitulé ‘Vinci lance une révision de ses comptes consolidés pour l’année 2015 et le 1er semestre 2016’ (...)”, écrit l’AMF dans un communiqué.
“Consécutivement à la diffusion de ces dépêches, dont le contenu a également été relayé par d’autres médias, le cours du titre Vinci a enregistré une baisse de 18,28%”, poursuit-elle, précisant que le rôle du “Speed Desk” est de publier des informations financières en temps réel.
La Commission des sanctions reproche à Bloomberg que la publication des dépêches incriminées n’ait été précédée “d’aucune vérification de la part des journalistes du Speed Desk, alors même que ce communiqué, qui comportait plusieurs inexactitudes, adressé à Bloomberg en cours de séance de bourse et faisant état d’informations d’une grande gravité, laissant présager une chute brutale et immédiate du cours de bourse, appelait à une vigilance accrue de la part des journalistes”.
L’agence a annoncé son intention de faire appel de cette décision et reproche à l’AMF de méconnaître “le rôle vital que joue la presse dans une société démocratique”.
“Nous regrettons que l’AMF n’ait pas identifié et réprimé les auteurs de ce ‘hoax’ et qu’elle ait choisi de sanctionner un média faisant ses meilleurs efforts pour rendre compte de ce qui semblait être une information digne d’intérêt”, ajoute-t-elle dans un communiqué.