Sa mission était difficile d'autant plus que le marché de l'immobilier devenait de moins en moins porteur à son arrivée. L'ex-président du directoire de TMSA (Agence Spéciale Tanger Med) faisait partie du "pack gouvernance" que l'actionnaire majoritaire du groupe, Alami Lazrak, avait présenté aux créanciers comme gage de sérieux au moment où Alliances était en quasi-faillite et qu'il fallait la redresser. Ammor et la nomination de grandes pointures au Conseil d'administration comme Dounia Taarji, devaient rétablir la confiance. Le carnet d'adresse du DG sortant et ses bonnes réalisations aussi bien sportives, à la tête du Raja de Casablanca notamment, qu'entrepreneuriale à la RAM ou à TMSA, en faisaient un interlocuteur crédible aux yeux des partenaires du public et du privé. Considéré par beaucoup comme un garde-fou dans la gestion de la société, Il aura réussi à abaisser son endettement et à améliorer, avec le soutien des banques conseil, le haut de bilan d'Alliances grâce à quelques opérations d'ingénierie financière et en faisant appel à la titrisation de créances notamment. Il part en laissant derrière lui une dette ramenée à 3 milliards de dirhams au 30 juin 2018 (dont dette privée).
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Officiellement, Ahmed Ammor, dont le mandat de Directeur général arrive à expiration, a souhaité quitter le groupe dans 10 jours après une restructuration menée à bien. Ceci a permis Alami Lazraq, qui détient directement plus 44% du capital, de remettre en place une équipe dirigeante recentrée, constituée de ses proches. La société annonce d'ailleurs dans un communiqué une équipe de direction plus "resserrée" et plus "responsabilisée" avec la nomination de Mohamed Lazraq, Youssef Kabbaj et Ali Chkroun aux postes de directeurs généraux délégués de la holding.
Bien que les volumes de transaction ne témoignent pas d'une perception dramatique, le marché a tout de même sanctionné la nouvelle dans les premiers échanges. A 09:57, le cours de Bourse perd 5,13% à 74 DH sur 1,4 MDH. L'action se retrouve encore une fois proche des ses plus bas annuels. et perd à ce jour 63% de sa capitalisation boursière depuis le début de l'année. La nouvelle équipe dirigeante aura maintenant la lourde tâche de repartir à la conquête de la confiance et de dénouer les dossiers que Ammor n'a pas pu achever au terme de ses trois années de mandat : Le fardeau de la station Lixus, le dossier de la restructuration du reliquat de la dette privée de 1,9 milliard de dirhams qui avance lentement et le retour à une rentabilité régulière et des résultats moins volatils. Ammor avait pris l'engagement de livrer 500 MDH de bénéfices cette année. Le pari sera-t-il tenu ?