DUBAI (Reuters) - La demande qui se porte sur le premier emprunt international de Saudi Aramco, considérée comme un bon étalon de l’engouement que pourrait susciter l’éventuelle introduction en Bourse (IPO) du géant pétrolier saoudien, représente plus du triple des 10 milliards de dollars qui seraient en principe levés.
Au point que le premier groupe pétrolier mondial propose cette émission en six tranches, mise à prix mardi, avec une prime plus faible que prévu par rapport au gisement souverain saoudien.
Des sources ont dit à Reuters que les énormes bénéfices d’Aramco, presque le triple de ceux d’Apple, font que les investisseurs sont prêts à investir dans son emprunt au prix même de rendements inférieurs à ceux de la dette saoudienne.
Aramco a décidé en 2018 de repousser à 2021 son IPO d’une centaine de milliards de dollars, une opération destinée à aider le gouvernement saoudien à réduire le déficit budgétaire et à préparer l’après-pétrole.
“La réussite de cet emprunt sera le test ultime et le précurseur obligé de l’IPO attendue d’Aramco dans les deux années à venir”, observe Salah Shamma (Franklin Templeton).
Le ministre de l’Energie saoudien Khalid al-Falih a déclaré qu’à son sens la demande sur cette émission allait “au-delà” de 30 milliards de dollars (26,7 milliards d’euros).
L’emprunt serait mis à prix à un spread de l’ordre de 75 points de base sur les Treasuries pour la tranche à trois ans, 95 pour la tranche à cinq ans, 125 pour la tranche à 10 ans, 160 pour la tranche à 20 ans et 175 pour la tranche à 30 ans.
La compagnie pétrolière saoudienne propose également une tranche à trois ans à taux variable.
L’émission, annoncée la semaine dernière, fait suite à l’accord passé par Aramco en vue de prendre une participation de 70% dans le groupe de pétrochimie Saudi Sabic Industries, participation rachetée au fonds souverain saoudien PIF moyennant plus de 69 milliards de dollars.