Le président kényan, Uhuru Kenyatta a inauguré, mercredi, en grande pompe, la nouvelle ligne de chemin de fer reliant la ville portuaire et touristique de Mombasa, sur l'océan indien, à la capitale Nairobi, sur une distance de 472 kilomètres.
A l’issue de la cérémonie de mise en service du nouveau "Standard Gauge Railway" (SGR) à Mombasa, M. Kenyatta a embarqué dans un voyage inaugural à bord d'un train d'une capacité de 1.260 passagers pour regagner Nairobi, accompagné notamment de plusieurs responsables kényans et chinois, outre 47 enfants issus des 47 comtés du pays.
"Aujourd'hui, nous célébrons une des étapes clé de la transformation du Kenya en un pays industrialisé, un pays prospère à revenu moyen", a affirmé, à cette occasion, le chef d’Etat kényan.
Construite par la "China Road and Bridge Corporation" pour un investissement estimé à 3,8 milliards de dollars financés par la Chine, ce nouveau SGR est le projet phare dans le domaine d’infrastructures mené par le pays est-africain depuis son indépendance en 1963, et vient ainsi remplacer le "Lunatic Express", la ligne construite lors de l’époque coloniale britannique.
Cette ligne ferroviaire, qui constitue également le plus important projet lancé par le gouvernement Jubilee, vient révolutionner le secteur du transport du pays et se veut ainsi un argument pour le président Kenyatta en vue d’une réélection pour un second mandat, alors qu’on est à un peu plus de deux mois des prochaines élections générales (8 août).
Le nouveau SGR vient aussi soulager les souffrances des voyageurs entre les deux grandes villes du pays compte tenu du trajet pénible et de la durée du voyage, surtout que le nouveau trajet en train durera cinq heures pour le transport de passagers et huit pour les marchandises.
Cette ligne ferroviaire, dont les travaux de construction ont démarré en décembre 2014, s’inscrit dans le cadre d’un projet ambitieux visant la mise en place d’un réseau ferroviaire entre l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, le Soudan du Sud et l'Ethiopie.
Les autorités kényanes s'attendent à ce que le SGR gonfle le PIB du pays de 1,5% par an, permettant de rembourser son financement "dans environ 4 ans", contribue à la transformation industrielle du pays et favorise les investissements le long de la ligne en réduisant le coût du transport.
"Aucun pays ayant accédé au développement ne l'a fait sans de bons chemins de fer", a déclaré, dans ce sens, le ministre kényan des Transports, James Macharia.
La construction de cette ligne ferroviaire avait, par ailleurs, suscité les préoccupations des défenseurs de l'environnement et des conservationnistes de la faune qui estimaient que le projet risquait de menacer la faune et pourrait modifier radicalement le refuge des animaux et perturber les circuits de migration en traversant des parcs nationaux.
En effet, environ 120 km du nouveau rail traversent le parc national du Tsavo. Toutefois, le projet a prévu 13 passages pour faciliter la migration et la circulation des animaux sauvages au sein du parc.
A noter qu’un nouveau tronçon, qui constitue l’extension de la ligne Mombasa-Nairobi, est en cours de construction entre la capitale kényane et la ville de Naivasha, dans la vallée du Rift.