(Reuters) - Goldman Sachs Group a annoncé mercredi sa première perte trimestrielle en six ans en raison d‘une importante charge fiscale mais le bénéfice ajusté du quatrième trimestre a dépassé le consensus grâce notamment à la bonne performance de la banque d‘investissement qui a atténué la chute du revenu du trading.
Comme ses concurrentes, Goldman Sachs a souffert de la faiblesse du trading, liée à une moindre volatilité sur les marchés financiers, mais elle en a été la plus affectée avec un plongeon de 50% de son revenu FICC (obligations, changes, matières premières), son pire trimestre depuis la crise financière. Les trois composantes de cette activité ont souffert.
La banque a comptabilisé au quatrième trimestre une charge de 4,40 milliards de dollars (3,60 milliards d‘euros) due à la réforme fiscale adoptée en décembre par le Congrès américain.
Elle a ainsi enregistré une perte nette part de 2,14 milliards de dollars, soit 5,51 dollars par action, sur la période octobre-décembre, contre un bénéfice de 2,15 milliards de dollars, soit 5,08 dollars par action un an plus tôt.
Hors cette charge et autres éléments exceptionnels, le bénéfice par action s’établit à 5,68 dollars.
Les analystes anticipaient en moyenne un BPA de 4,91 dollars, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.
IMPACT DE LA REFORME FISCALE
Les grandes banques de Wall Street pensent n’être que provisoirement affectées par cette réforme fiscale, qui va abaisser le taux de l‘impôt sur les sociétés de 35% à 21% aux Etats-Unis. Cette réforme devrait engendrer des frais à court terme mais des bénéfices à long terme pour les grandes banques américaines réalisant une partie de leur activité à l’étranger.
JPMorgan a enregistré une charge de 2,4 milliards de dollars, tandis que Citigroup a comptabilisé une dépréciation de 19 milliards de dollars et une perte trimestrielle de 18 milliards de dollars mardi.
Goldman Sachs avait dit en décembre prévoir une baisse d‘environ cinq milliards de dollars de son bénéfice au quatrième trimestre, imputable à la réforme fiscale, dont les deux tiers de cette somme sont liés à l‘impôt dû en cas de rapatriement des bénéfices réalisés hors des Etats-Unis.
Citi, JPMorgan et Goldman détiennent des milliers de milliards de dollars à l’étranger. La nouvelle loi encourage les entreprises à rapatrier cet argent contre un taux d‘imposition de 15,5% pour la trésorerie et ses équivalents, et de 8% pour les actifs moins liquides.
Les revenus de Goldman Sachs issus de la banque d‘investissement, notamment les commissions d‘introduction en Bourse et les conseils en fusions et acquisitions, ont progressé de 44,1% à 2,14 milliards de dollars.
Le produit net bancaire a diminué de 4,1% à 7,83 milliards de dollars mais il est supérieur au consensus qui était de 7,61 milliards de dollars.
Les dépenses d‘exploitation totales ont reculé de 1% à 4,73 milliards de dollars.
Le titre Goldman Sachs perd 3% vers 16h00 GMT, deuxième plus forte baisse de l‘indice Dow Jones, lui-même en hausse de 0,48%.