"Les taux d'intérêt de la BCE devront encore augmenter significativement à un rythme soutenu pour atteindre des niveaux suffisamment restrictifs" (c'est-à-dire pénalisants pour l'activité, ndlr) et "y rester aussi longtemps que nécessaire", a affirmé la banquière centrale lors d'une réception de l'opérateur de la Bourse de Francfort.
En moins de six mois, la BCE a relevé ses taux directeurs de 2,50 points de pourcentage, la hausse la plus rapide de son histoire.
"Nous devons réduire l'inflation" et "nous atteindrons cet objectif", a martelé Mme Lagarde.
Pour l'heure l'inflation en Europe "est beaucoup trop élevée", a déclaré Mme Lagarde, comme lors du forum de Davos la semaine dernière.
Cela s'explique "en partie à cause de notre vulnérabilité à l'évolution de la géopolitique de l'énergie", a-t-elle expliqué.
"Le découplage avec la Russie l'année dernière" depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine "a poussé l'inflation énergétique dans la zone euro à des niveaux extraordinaires", provoquant une hausse générale des prix à plus de 10% en octobre.
Si l'inflation énergétique a récemment diminué, l'inflation sous-jacente - sans les prix de l'énergie et des denrées alimentaires - continue d'augmenter.
"Par conséquent, il est vital que les taux d'inflation supérieurs à l'objectif de 2% de la BCE ne s'enracinent pas dans l'économie", a conclu Mme Lagarde.
Concrètement, les gardiens de l'euro vont relever les taux d'intérêt en février et très probablement les mois à suivre.
"En d'autres termes, nous maintiendrons le cap pour assurer le retour rapide de l'inflation à notre cible" de 2%, a conclu Mme Lagarde, alors que la baisse du pouvoir d'achat liée à l'envolée des prix s'est imposée comme une préoccupation majeure des Européens.