Le 17 mars 2020, alors que la Bourse de Casablanca connaissait sa chute la plus rapide de l'histoire, l'AMMC a décidé de réduire la variation maximale, à la hausse et à la baisse, du cours d’un instrument financier pendant une même séance. Le nouveau seuil, en vigueur jusqu'à présent, ne peut excéder les seuils suivants :
- 4% du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode continu ;
- 2% du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode fixing ;
- 2% du cours de référence pour les titres de créance.
Désormais, les appels se multiplient pour revenir aux anciens seuils ou, du moins, à des seuils intermédiaires plus larges pour relancer la volatilité et les volumes. Voici le regard d'un gérant sur cette question....
Une bourse en carence de volume
Ouissem Barbouchi - Président d’Obafrica AM
Le 17 mars 2020, l’AMMC adoptait une mesure de resserrement des seuils de variation maximale pour les sociétés cotées à la bourse de Casablanca : 4% (vs 10%) pour les actions les plus liquides et 2% (vs 4%) pour les moins liquides.
Cette mesure avait pour objectif de limiter la volatilité des cours induite par la crise sanitaire. Elle était suivie, une semaine plus tard, d’un raccourcissement des horaires de cotation.
Des mesures saines qui, sur le court terme, ont permis d’atténuer la volatilité des actifs financiers et accordé aussi bien aux entreprises cotées qu’aux investisseurs le temps de se conformer au nouveau monde induit par la crise sanitaire.
Un an plus tard, le MASI a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise à 11 483 points fin mars 2021 contre 12 260 points fin février 2020.
Aussi, les entreprises marocaines se sont adaptées avec la généralisation du télétravail et l’adoption de la visioconférence pour la communication financière qui reste en fréquence et en qualité au niveau d’avant-crise.
Les volumes échangés sur le marché restent quant à eux encore léthargiques. Sur le premier trimestre 2021, ils représentaient 2,9MdsMAD par mois, soit environ deux fois moins que les volumes échangés à la même période en 2020 ; une situation en partie expliquée par ces niveaux de seuil de variation qui limitent l’élan à l’achat comme à la vente des investisseurs personnes physiques ou institutionnels domestiques et étrangers.
A l’heure où la bourse de Casablanca veut se rapprocher des standards des bourses matures d’Europe ou d’Amérique du Nord (l’adoption récente du projet de loi sur le prêt de titres va dans ce sens), il est urgent que l’AMMC remette en place les seuils de variation d’avant-crise. Une décision qui permettra un retour graduel des volumes et qui redonnera à la bourse de Casablanca l’attractivité qu’elle mérite.