Sans surprise, il est attendu une dégradation des équilibres macro-économiques en 2020 malgré les efforts des acteurs du public et du privé pour soutenir l'activité.
Par ailleurs, cette crise exceptionnelle devrait générer des effets de «second tour», particulièrement pour la stabilité du système financier et monétaire national.
« Les séquelles du blocage de l’appareil productif auront certainement des effets sur la qualité du portefeuille des crédits des banques, qui devraient assister à une hausse des créances en souffrance ».
Parallèlement, «la dépréciation de la valeur des actifs, notamment financiers et immobiliers, devrait accentuer le déséquilibre des caisses de retraite et déstabiliser l’équilibre ressources/engagements des compagnies d’assurance, particulièrement pour la branche Vie ».
Inflation monétaire
Pour ce qui est de la sphère monétaire, l’accentuation du déficit de liquidité, sous l’effet de la hausse tendancielle de la monnaie fiduciaire et le recul des réserves de change d’un côté et, l’engagement de Bank Al-Maghrib dans une politique expansionniste de l’autre, « pourraient alimenter une inflation d’ordre monétaire ».
La baisse des taux de rendement devrait rendre la masse monétaire en circulation plus fluide, « avec une hausse des dépôts à vue au détriment des placements à terme ».
« La courbe des taux devrait s’orient à la baisse »
La Recherche de CDG Capital se base sur un ensemble d’hypothèses pour se projeter dans l’évolution des taux en 2020 : Baisse du pouvoir d’achat des ménages, baisse prévue des recettes du Trésor face à des dépenses courantes à caractère exécutif, mais également engouement des opérateurs sur les titres BDT, considérés comme valeurs refuges en cette période d’instabilité, et ce après le contrôle de la propagation de la pandémie par les autorités.
De plus, « Une ou plusieurs baisses supplémentaires du taux directeur par Bank Al-Maghrib en vue de soutenir l’économie nationale en cette période de crise », sont à prévoir.
En cas de réalisation des différentes hypothèses, « la courbe des taux devrait s’orienter à la baisse, pour la deuxième année consécutive sur l’ensemble des segments avec une cadence déterminée d’une part, par l’équilibre offre/demande sur le marché et, d’autre part, par les décisions de la banque centrale concernant le taux directeur. », conclut la note.
A.H