Les taux courts ont connu un nouvel épisode de tension lors de la dernière séance d’adjudication, où le 2 ans a de nouveau progressé. Une hausse qui s’inscrit dans un mouvement perceptible depuis plusieurs semaines, dans un contexte de levées plus soutenues du Trésor et de tensions sur la liquidité institutionnelle.
La séance du 2 décembre a en effet confirmé ce mouvement. Pour 5,42 Mds de DH de demande, le Trésor a servi 3 Mds de DH, exclusivement sur la maturité 2 ans, à 2,577%, soit +6,1 pbs par rapport à la dernière référence connue. Aucune autre maturité n’a été proposée lors de cette séance.
La semaine précédente, le 25 novembre, la demande avait atteint 10,1 Mds de DH, pour 4 Mds de DH retenus. Le 2 ans avait alors été servi à 2,516%, en hausse de 4 pbs, tandis que le 26 semaines a été servi autour de 2,07%.
Selon les analystes AGR, cette évolution s’inscrit dans un mouvement haussier observé depuis la décision de statu quo de BAM en septembre, avec des progressions de +8 pbs sur le 26 semaines et +4 pbs sur le 2 ans sur les dernières semaines. La courbe secondaire a, elle aussi, enregistré des hausses pouvant atteindre +12 pbs. AGR relève en parallèle une demande en BDT dépassant régulièrement les 10 Mds de DH, pour des montants servis nettement inférieurs.
Ce contexte intervient alors que le Trésor a accéléré son tempo depuis au moins octobre en multipliant les levées entre 4 et 7 Mds de DH par séance afin de rattraper un faible taux de réalisation à fin septembre. Dans le même temps, la liquidité institutionnelle s’est contractée, en raison du retour des émissions privées ( principalement dettes privées et OPCI), qui absorbent une partie des ressources disponibles.
Pour les gérants obligataires, la hausse récente reste avant tout conjoncturelle, liée à un ajustement de liquidité dans un marché encore en mesure d’absorber un rythme mensuel de 10 à 15 Mds de DH, voire plus. Ils anticipent une normalisation progressive des rendements une fois la liquidité normalisée.
AGR estime toutefois que la tendance haussière pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année, sans remettre en cause le glissement observé sur la courbe en 2025, dans un contexte de finances publiques jugées confortables et de financements extérieurs attendus à 60 Mds de DH.
Le Trésor n’a pas encore annoncé ces besoins pour le mois de décembre.
À ce stade, l’ajustement observé au cours des dernières adjudications concerne principalement le segment court terme.