Les analystes de la banque estiment que le plan stratégique 2024-2028 constitue un tournant décisif pour l’enseigne, avec un doublement annoncé de la surface de vente et une montée en puissance des formats à fort levier de rentabilité, notamment Atacadao et la franchise Carrefour Express. Ce repositionnement structurel n’est pourtant pas encore intégré dans les prix selon SG, alors que le titre accuse un retard (-2,1 % depuis l’annonce du plan) par rapport à la performance du MASI (+31,6 %).
Un marché sous-estimé
Pour Société Générale, le marché sous-évalue clairement la transformation du modèle économique de Label’Vie, désormais plus agile, évolutif (« scalable ») et capable de générer à la fois croissance organique et expansion des marges. Le secteur de la distribution moderne reste encore sous-développé au Maroc, avec seulement 21,2 m² de surface de vente pour 1 000 habitants à fin 2024. À ce rythme, la surface nationale devrait doubler à 1,6 million de m² d’ici cinq ans, et Label’Vie capterait 45 % de ces nouvelles ouvertures.
La banque prévoit 687 ouvertures de magasins pour le groupe d’ici 2028, une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 15,1 % sur 2025-2029, et une marge EBITDA stabilisée autour de 9,3 % en fin de période. Si la marge brute devrait subir un effet mix, la marge EBIT progresserait à 5,9 %, notamment grâce à la montée en puissance de formats peu capitalistiques comme Supeco et la franchise Express.
Le retour sur fonds propres (ROE) atteindrait 22 % en 2028, en hausse de 5,5 points, grâce à un modèle dit "Asset Light V2.0", combinant faible intensité capitalistique, hausse des volumes, et gestion rigoureuse de la dette via un levier OPCI maîtrisé. La solidité des cash-flows permettrait de financer la croissance tout en réduisant progressivement l’endettement.
La valorisation repose sur une approche DCF avec un WACC de 8,6 % et une croissance à l’infini de 1 %, la valeur terminale représentant 65 % de la valeur d’entreprise. Pour SG, tous les voyants sont au vert pour une revalorisation du titre, encore injustement délaissé par les investisseurs.