Sogécapital gestion s’est livré à un exercice d’étude d’impacts bien ciselée de l’organisation du mondial 2030 par le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Coût des stades, hôtellerie, impacts boursiers… Tout y passe.
La candidature Ibéro Marocaine présente des avantages significatifs : proximité géographique, infrastructures modernes et efficaces répondant aux critères de la FIFA, ainsi que l’attrait touristique des trois pays hôtes. Cependant, d’autres projets de candidature ont été présentés, tempère Sogécapital Gestion (SKG) dans cette note de 14 pages. Il y a en effet le Trio Arabie Saoudite, Égypte et Grèce et le quatuor Argentine, Paraguay, Uruguay, Chili.
Pour rappel, la candidature du Maroc en 2018 pour l’organisation de l’édition 2026 prévoyait d’importants développements : construction de grands stades ultra modernes et stades modulaires, rénovation et construction de nouveaux centres d’entrainement ainsi que le développement et la modernisation du réseau des transports et autres infrastructures. Le coût de ces projets a été intégré en partie dans les programmes d’investissement de l’État pour ses budgets annuels. A côté de ces investissements publics, des partenariats public privé étaient également prévus, tel que le développement de la capacité hôtelière du Royaume.
Mondial 2030 : Quels enjeux pour la Macro ?
« Pour l’édition de 2030, nous avons essayé de quantifier l’enveloppe budgétaire que le Royaume devra mobiliser pour faire face à ces investissements, intégrant un certain nombre d’hypothèses, notamment celles relatives à la modernisation des normes de construction, aux effets de l’inflation, et aux attentes plus importantes en terme de budget suite à l’édition de Qatar 2022. Il ressort de nos analyses que le solde budgétaire pourrait se détériorer légèrement mais que le financement devrait se faire sans pressions supplémentaires sur les finances publiques. En revanche, nous devrions enregistrer un creusement à court terme du déficit du compte courant en raison de l'augmentation des importations de produits finis et semi-finis », prévoit SKG.
Cette tendance devrait se renverser à moyen long terme grâce notamment à l’augmentation des recettes touristiques.
Un impact positif pour la Bourse de Casablanca
Concernant la Bourse de Casablanca, le bilan de l’organisation de la Coupe du Monde sera largement positif, prévoit l’asset manager. « Les secteurs Bancaire et BTP devaient profiter largement de l’essor d’investissement dans les infrastructures et la capacité hôtelière ».
Un budget de 5 à 6 Mds de dollars pour le Maroc
Dans son étude, SKG a émis des hypothèses pour estimer le coût de l’organisation. Les équipes de la SDGsemblent avoir décortiquer dans le détail les coûts de construction des stades et les coûts d’organisation. Ainsi, l’on prévoit le déroulement du match d’ouverture au Maroc et celui de la finale en Espagne. L’hypothèse de travail table sur 30 matchs disputer au Maroc entre 4 villes (Rabat, Tanger et Marrakech).
« Tenant compte de la moyenne du coût d’organisation d’une coupe du monde, et de nos prévisions ce dernier pourrait se situer entre 15 et 20 milliards de dollars pour le trio Maroc-Espagne-Portugal La part du Maroc dans ce budget d’organisation devrait se situer aux alentours de 5 à 6 milliards de dollars (soit entre 50-60 milliards de dirhams) ».
Banques, BTP, tourisme…Les grands gagnants !
Dans cette étude, SKG analyse les impacts sur les secteurs côtés de ce mondial. Concernant le BTP, le secteur serait drivé pendant plusieurs mois voire des années par les projets d’envergure (stades, infrastructures, routes, etc.) renforçant ainsi le taux d’utilisation des opérateurs. « Les capacités installées pour la production de ciment (22 MT contre 14 MT de consommation actuelle) et fer à béton seraient suffisantes quant à la demande. Les différents projets devraient accroitre le carnet de commandes des sociétés du BTP cotées en bourse (Aluminium du Maroc, TGCC, Jet Contractors, etc.) », prévoit SKG.
Le secteur bancaire devrait, lui, profiter de l’organisation de cette coupe du monde à travers la hausse de l’encours des financements bancaires dédiés aux projets d’infrastructure (construction des hôtels et autres infrastructures) et la bonne dynamique des autres secteurs (transport, tourisme...). A cela s’ajoute l’augmentation de l’utilisation des services bancaires : opérations de change, retraits, paiements électroniques, etc.
Bien etendu, l’organisation de cette coupe du monde devrait impacter positivement le secteur touristique marocain sur le court et moyen terme grâce à un flux de touristes significatif pour l’année de l’organisation de la compétition et les années qui suivront.
Une amélioration de l’offre hôtelière nationale pour atteindre les objectifs du secteur touristique à moyen et long terme est à prévoir. 100.000 lits supplémentaires sont à prévoir pour répondre à la demande, selon les calculs de la filiale de Société générale, pour 120 Mds de dirhams de recette touristiques l’année de la coupe du monde !
Dans une moindre mesure, le secteur des Télécoms devrait bénéficier de l’organisation de cette coupe du monde à travers la hausse du trafic voix et data, ainsi qu’une amélioration des taux de pénétration au niveau national. Des investissements pour l’extension et l’amélioration des infrastructures réseau du pays ainsi que l’accélération de la mise en place de la 5G, sont à prévoir.