L'euro a poursuivi sa remontée, franchissant un nouveau seuil technique pour s’échanger à proximité de 1,11 dollar et atteignant son plus haut niveau depuis fin septembre 2024, après que l'Union européenne a annoncé une suspension de 90 jours des nouveaux droits de douane sur les États-Unis afin de permettre la tenue de négociations commerciales.
Cette décision intervient en réponse à l’annonce du président Trump d’un allègement tarifaire partiel. Les États-Unis ont abaissé à 10 % les droits de douane sur les pays ayant évité toute riposte aux mesures commerciales initiales, tout en relevant ceux sur les importations chinoises à 125 %, contre 104 % précédemment.
La trêve commerciale entre Bruxelles et Washington a temporairement atténué les craintes liées au ralentissement de la croissance mondiale et à la résurgence de pressions inflationnistes. Toutefois, l’incertitude entourant l’issue des négociations pourrait persister, injectant de la volatilité dans les marchés de change au cours des prochains mois.
Sur le front monétaire, les attentes vis-à-vis de la Banque centrale européenne ont sensiblement évolué. Les marchés anticipent désormais un taux de facilité de dépôt de 1,8 % d’ici décembre, contre 1,65 % la veille, un ajustement qui soutient l’euro dans son rebond. La probabilité d’une baisse de taux en avril, jusqu’alors jugée quasi certaine, est retombée à 90 %.
Le dollar sous pression : rendements en baisse, refuges en hausse
Du côté américain, le billet vert cède du terrain. L’indice du dollar recule à 101,5, signant sa troisième séance de baisse consécutive, flirtant à nouveau avec ses plus bas de six mois. Si les marchés ont salué la pause tarifaire décidée par la Maison Blanche, l’attention se concentre désormais sur les conséquences à long terme de la guerre commerciale, notamment pour l’économie américaine.
Actuellement, les États-Unis appliquent un droit de douane de base de 10 % sur les importations en provenance de tous les pays, y compris de l'UE, avec des exemptions importantes pour les semi-conducteurs, le cuivre, le bois d'œuvre, les produits pharmaceutiques, les métaux précieux, l'énergie et les minéraux critiques. Cependant, l'automobile, l'acier et l'aluminium restent sous pression, soumis à des droits de 25 %.
La pression s’accentue également via les marchés obligataires : le recul des rendements américains pèse sur le dollar, tandis que les devises refuges comme le franc suisse et le yen japonais se renforcent.
À surveiller : la suite des négociations et les signaux de la Fed