Peut-on assister à une décision de hausse du taux directeur par Bank Al-Maghrib la semaine prochaine ? Pour Valoris Securities, ce scénario est peu probable.
Malgré une inflation jugée «inquiétante », les analystes de Valoris Securities soutiennent le scénario d’un statu quo la semaine prochaine.
Dans une note diffusée ce mercredi, V.S rappelle qu’en 2021, le secteur bancaire a financé près de ¾ du PIB, illustrant son poids significatif au sein du financement de l’économie nationale. En parallèle, ce même secteur peine à retrouver son dynamisme après COVID-19. « Nous remarquons d’ailleurs que l’encours bancaire peine à dépasser un rythme de croissance de 4% en glissement annuel en 2022 ».
Cette faible reprise de l’encours du secteur est attribuée essentiellement aux crédits de trésorerie, représentant près de 40% de l’encours bancaire additionnel du secteur entre Mars 2021 et Mars 2022, tandis que le taux de contentieux est à 8,7%, soit à un niveau supérieur à Décembre 2019.
Compte tenu des éléments précédents, une hausse du taux directeur lors de la prochaine réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib semblerait peu probable, selon les analystes et ce, compte tenu de plusieurs éléments, dont le poids significatif du financement bancaire pour l’économie, rendant toute décision de rehaussement des taux pénalisante pour l’ensemble des agents économiques, la détérioration des prix de vente à l’export d’un bon nombre de secteurs économiques nationales, ajoutant à cela le renchérissement du coût du transport qui viendrait aggraver aussi la détérioration des marges de ces entreprises marocaines, déjà fragilisée par les retombées de la crise du COVID-19.
Un autre éléments évoqué est le soutien des recettes MRE qui limite pour l’instant toute détérioration du Dirham, allégeant ainsi la pression exercée sur la banque centrale.
Par ailleurs Valoris Securities explique que la fragilité de la reprise du rythme de distribution des crédits du secteur bancaire, qui pâtit toujours d’une hausse des créances en souffrance est également un élement en faveur du maintien du taux directeur. Ainsi, la hausse des taux ne pourrait qu’accentuer le poids des impayés avec le risque de porter atteinte à la solidité des bilans des banques marocaines. « Toute hausse des impayés devrait être suivie d’un resserrement des banques en terme de distribution des crédits, ce qui amplifierait la dégradation de la situation économique & sociale du pays : hausse du chômage & faillite des entreprises…»
Aussi, le taux d’inflation au pic des craintes quant aux conséquences de la guerre russo-ukrainienne (au mois d’Avril 2022) n’a pas franchi le taux d’inflation annuel estimé par Bank Al-Maghrib à 4,7% lors de son dernier Conseil, en parallèle à un maintien du taux directeur du principal partenaire économique du Maroc (Zone Euro), jusqu’au mois de Juillet 2022.