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À l’occasion du Salon de l’Épargne, Khalid Boussaid, directeur général de la Mutuelle Attamine Chaabi, et Adil El Khaloui, responsable du développement commercial, ont livré un plaidoyer en faveur de l’épargne des jeunes. Dans un contexte marqué par l’évolution démographique et les réformes des retraites, leur intervention a insisté sur une réalité incontournable : chaque année d’épargne gagnée représente un capital pour l’avenir.
«Attendre pour épargner, c’est s’assurer des regrets demain. Investir un dirham à 20 ans, c’est en récolter quatre à 60 ans. À 30 ans, ce même dirham ne vaut plus que trois, et à 50 ans, il chute à 0,50 centimes», a martelé Khalid Bousaid. En peu de mots, il a démontré l’impact direct du temps sur la valeur future de l’épargne. L’idée est claire : chaque année perdue limite les perspectives de construire une rente viagère décente.
Les intervenants n’ont pas éludé le défi auquel les jeunes sont confrontés : jongler entre la consommation immédiate et la préparation de l’avenir. «Notre vrai concurrent, c’est la consommation effrénée : smartphones, loisirs, crédits. L’épargne doit devenir une habitude, même modeste, intégrée dans le budget dès le premier salaire», a insisté Bousaid, en appelant à une discipline financière précoce.
Adil El Khaloui a comparé la retraite à un immeuble à plusieurs étages. «Le premier pilier, ce sont les régimes obligatoires comme la CNSS ou la CMR. Mais ils ne couvrent souvent que 40 % des besoins, laissant un vide important à combler», a-t-il expliqué.
Les solutions pour bâtir les étages supérieurs sont nombreuses : plans de retraite complémentaires en entreprise, produits d’épargne individuels, ou encore solutions adaptées pour les professions libérales. Le produit « Ma Retraite », proposé par la Mutuelle Attamine Chaabi, illustre cette souplesse. «Que vous soyez salarié ou indépendant, ces produits s’ajustent à votre situation professionnelle et patrimoniale, offrant une réponse sur mesure aux défis de demain», a-t-il ajouté.
Pour Khalid Bousaid, sensibiliser les jeunes à l’épargne relève d’un devoir sociétal. «Nous ne vendons pas des téléphones ou des voitures. Nous offrons des outils pour préparer l’avenir. Chaque institution financière a la responsabilité d’éduquer ses clients, surtout les jeunes, à la gestion de leur patrimoine», a-t-il affirmé.
Cette démarche dépasse la simple approche commerciale. Elle s’appuie sur des outils concrets comme le diagnostic retraite, développé par la mutuelle, qui projette les charges et revenus futurs afin d’identifier les déficits à couvrir. «C’est en comprenant ces écarts que les jeunes peuvent agir avec clairvoyance», a ajouté El Khaloui.
Dans un Maroc en pleine mutation, où la retraite universelle est en passe de devenir une réalité grâce aux réformes royales, une question demeure : cette retraite sera-t-elle suffisante ? «Pour beaucoup, les régimes de base ne répondront pas aux besoins. Il est impératif d’anticiper», a souligné Bousaid.
Les jeunes, en particulier, doivent saisir cette opportunité. L’épargne ne se résume pas à une question de retraite, mais constitue un levier pour construire un patrimoine, préparer des projets ou encore se prémunir contre les aléas de la vie. «Même un effort modeste aujourd’hui peut faire une différence immense demain», a-t-il martelé.
L’intervention s’est conclue sur un appel à l’action. «Prenez rendez-vous avec un conseiller patrimonial, faites un point tous les trois ans, comme vous le feriez avec un dentiste. Votre avenir en dépend», a insisté Bousaid.