Mardi 02 Septembre 2025

Placements : Les économistes de l'Istiqlal appellent à revoir à la hausse les plafonds d’investissements pour les produits d’épargne

marché financier marché boursier marocain actualités marchés financiers info finance
  • Alors que le Maroc s’apprête à finaliser le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, l’Alliance des Économistes Istiqlaliens (AEI) met l’accent sur la nécessité de repenser la fiscalité de l’épargne. Dans un contexte mondial incertain, marqué par les tensions géopolitiques, l’endettement croissant des grandes puissances et un ralentissement de la croissance internationale, l’AEI considère que le soutien à l’épargne nationale est un levier stratégique pour renforcer la résilience de l’économie et consolider la classe moyenne.

        Au Maroc, la fiscalité appliquée aux placements reste globalement moins avantageuse que celle en vigueur dans de nombreux pays de l’OCDE. Certes, des dispositifs existent — exonérations d’IR, d’impôts sur les dividendes ou sur les plus-values dans le cadre de placements collectifs — mais leur impact demeure limité. Ces avantages fiscaux sont non seulement méconnus des épargnants, mais aussi peu attractifs, en raison de plafonds d’investissement restés inchangés depuis plus de dix ans, alors même que l’inflation a érodé leur portée réelle.

Des recommandations précises

L’AEI propose de mettre à jour ces plafonds pour relancer la dynamique de l’épargne et soutenir le pouvoir d’achat. Elle recommande notamment de relever le plafond du Plan Épargne Entreprise (PEE) de 600.000 à 1 million de dirhams, tout en augmentant l’abondement annuel versé par l’entreprise à 15 % du revenu salarial imposable, contre 10 % actuellement.
De même, elle suggère de porter le plafond des versements sur le Plan Épargne Logement (PEL) de 400.000 à 600.000 dirhams et celui du Plan Épargne Éducation de 300.000 à 500.000 dirhams.

Ces ajustements visent à rendre les produits d’épargne plus attractifs et à stimuler à la fois l’investissement productif et la constitution d’un matelas financier pour les ménages de la classe moyenne.

Ces propositions interviennent alors que l’économie marocaine affiche des fondamentaux encourageants. Pour 2025, la croissance devrait atteindre 4,5 %, avec une inflation maîtrisée légèrement au-dessus de 1 % et un début de recul du chômage. Les derniers recours au marché de capitaux se sont soldés par des succès, renforçant la confiance des investisseurs et offrant de nouvelles perspectives de financement pour les projets publics et privés.

Mais pour l’AEI, la prudence reste de mise. Les prévisions pour 2026 tablent sur la poursuite de cette dynamique, encore tributaire de facteurs exogènes : la production céréalière, les cours des commodités et l’évolution du climat international. Autant d’éléments qui pourraient fragiliser les équilibres si les marges de sécurité ne sont pas renforcées.

Au-delà de la dimension technique, la révision de la fiscalité de l’épargne s’inscrit dans un objectif plus large : élargir et consolider la classe moyenne marocaine. Dans un pays où la mobilité sociale reste un enjeu central, encourager les mécanismes d’épargne revient à offrir aux ménages des perspectives de protection et d’investissement à long terme. C’est aussi une manière de canaliser des ressources vers l’économie productive, dans un cadre fiscal plus équitable et plus incitatif.

Articles qui pourraient vous intéresser

Mercredi 04 Decembre 2024

Épargne des jeunes: Transformer ses premiers dirhams en capital pour demain (Attamine Chaabi)

Vendredi 29 Novembre 2024

Assurance-vie et épargne retraite: Les experts de La Marocaine Vie décryptent les enjeux

Jeudi 14 Novembre 2024

Les clés de la nouvelle loi sur les OPCVM pour une meilleure mobilisation de l'épargne

Jeudi 16 Mai 2024

Comptes d’épargne: Une rémunération en baisse, mais un taux réel enfin positif

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required