Jeudi 29 Mai 2025

Switch Al-Maghrib: Une nouvelle identité pour piloter la souveraineté numérique des paiements

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HPS Switch, filiale du groupe HPS, adopte une nouvelle identité et devient Switch Al-Maghrib (SWAM). Quel enjeu derrière ce rebranding ? Et comment SWAM compte appuyer la souveraineté numérique du Maroc dans un secteur des paiements en rapide mutation ? Explications.

L’écosystème des paiements électroniques au Maroc franchit un cap symbolique. HPS Switch, filiale du groupe coté HPS, adopte une nouvelle identité et devient Switch Al-Maghrib (SWAM). Le changement de nom, annoncé ce mardi au Royal Mansour de Casablanca, s’inscrit dans une démarche visant à affirmer le rôle de l’entreprise comme pilier de la souveraineté numérique du pays, dans un secteur en rapide mutation.

«Ce changement reflète une nouvelle étape dans une dynamique engagée depuis plusieurs années, autour d’une mission d’intérêt public», a déclaré Hanae Ben Driss, Directrice Générale de SWAM, lors de la conférence de presse.

En effet, Switch Al-Maghrib opère en tant que switch national, assurant l’interopérabilité entre banques, établissements de paiement, commerçants et porteurs de cartes. Invisible mais incontournable, cette infrastructure traite en temps réel des millions de transactions chaque jour. En 2024, plus de 400 millions de retraits GAB et 210 millions de paiements ont transité par son réseau, sans compter les 14 millions de paiements via Wallet mobile, en forte croissance.

Fonctionnement du SWAM 

SWAM repose sur un triptyque fonctionnel structurant : routage, compensation et règlement. Ces trois étapes assurent la fluidité et la fiabilité des paiements électroniques dans un environnement bancaire fragmenté.

Le routage permet d’acheminer en une fraction de seconde une demande d’autorisation du commerçant jusqu’à la banque du client. Ce point de passage central garantit l’interopérabilité entre les 48 acteurs connectés à SWAM et assure une expérience fluide. «Sans ce point central, chaque banque devrait dialoguer directement avec toutes les autres. Ce serait ingérable», explique Hanae Ben Driss.

Vient ensuite la compensation, qui agrège les transactions en fin de journée pour déterminer la position nette de chaque participant. «Il serait irréaliste de traiter chaque mouvement un par un. Nous effectuons une compensation multilatérale et préparons le règlement», poursuit-elle. Ce mécanisme permet une gestion équitable et transparente des flux financiers.

Dernière étape : le règlement. SWAM dénoue les positions via les comptes des participants logés à Bank Al-Maghrib. Le commerçant, une fois le paiement accepté, est assuré de recevoir ses fonds.
«C’est à ce stade que l’on garantit l’irrévocabilité du paiement. Lorsqu’un commerçant accepte un paiement, il est certain que les fonds lui seront versés. C’est la base même de la confiance numérique», insiste Hanae Ben Driss.

SWAM ne se contente pas d’être conforme. Elle est officiellement reconnue comme Infrastructure de Marché Financier (IMF) et Infrastructure d’Importance Économique (IIE). Cela implique une surveillance directe et continue par Bank Al-Maghrib : indicateurs suivis quotidiennement, audits réguliers, validation des services et tarifications.

Mais l’avenir se dessine déjà ailleurs : celui des fast payments, ou paiements instantanés. Le Maroc, avec plus de 10 millions de wallets actifs, a franchi une étape décisive. Grâce à cette technologie, les fonds arrivent sur le compte du commerçant en quelques secondes, contre 24 à 48 heures avec une carte bancaire.

L’infrastructure de SWAM est conçue pour supporter cette nouvelle norme, fondée sur l’instantanéité, l’interopérabilité et la multiplication des canaux (QR code, mobile, GAB, etc.).
Plus de 60 pays ont déjà intégré les fast payments dans leurs systèmes. Le Maroc suit une trajectoire similaire à celle de l’Inde, du Brésil ou de la Turquie, où cette évolution est étroitement liée à une forte réduction de l’usage du cash.

Une infrastructure musclée pour servir le Maroc de demain

Avec 48 participants interconnectés, SWAM se veut plus qu’une infrastructure technologique. Elle se positionne comme une brique de souveraineté numérique, un levier d’inclusion financière, et un acteur central de la transformation digitale du pays.
« Notre rôle dépasse la technologie. Il s'agit de construire la confiance, d'assurer l'équité d'accès, et de porter collectivement cette transformation avec l'ensemble des acteurs de la place », affirme le top management.


Switch Al-Maghrib planche actuellement sur l’intégration de l’intelligence artificielle pour renforcer la détection des fraudes, sur la tokenisation des cartes et wallets pour une sécurité accrue, et sur l’extension massive du fast payment. Ces innovations s’inscrivent dans un objectif clair : préparer les grandes échéances nationales, notamment les événements sportifs internationaux comme la Coupe d’Afrique et la Coupe du Monde 2030.


« Ces avancées ne sont pas uniquement technologiques. Elles sont conçues pour mieux servir les citoyens marocains, les protéger contre la fraude et élargir l’acceptation des moyens de paiement numériques dans tout le pays », affirme la directrice.


«SWAM est là, d’abord et avant tout, pour les citoyens marocains», conclut Hanae Ben Driss.

HPS

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