Présentation des résultats du groupe BCP le 6 mars à Casablanca. Boursenews.
Benchaâboun promet de nouvelles annonces en 2018
Le groupe BCP sort d'un bon exercice 2017 marqué par une évolution plus saine des crédits au Maroc et une liquidité abondante dans le secteur bancaire où les ressources ont augmenté de 50 Mds de dirhams en 2017 quand les crédits n'ont augmenté que de 30 Mds. On retiendra un Produit net bancaire qui dépasse pour la première fois la barre des 16 Mds de dirhams (+4,5%) et un RNPG qui progresse de 7,5 % à 2,8 Mds de dirhams. Ces indicateurs profitent aussi bien de la croissance au Maroc qu'en Afrique où l'appétit du groupe est grandissant. D'ailleurs, trois opérations ont été réalisées lors des mois passés en Afrique. La dernière a été rendue publique le 20 février dernier après la signature d'un accord portant sur l'acquisition auprès du groupe français BPCE de la banque des Mascareignes, basée à Maurice et sa fililae à Madagascar. Kamal Mokdad, Directeur Général de la Banque de l’International à la BCP a expliqué en détail, à l'occasion de la conférence de présentation des résultats, les enjeux de cette opération. Selon lui, l'implantation à Maurice est justifiée par sa présence sur une place financière qui jouit d'une macroéconomie robuste et qui permet de se positionner sur les flux en provenance de l'Asie, particulièrement de l'Inde et de la Chine, vers l'Afrique. Maurice dispose d'"un bon système judiciaire" et d'"une attractivité fiscale", selon le responsable. Cette filiale pèse un Produit net bancaire de 150 millions de dirhams et plus de 3 milliards de dirhams de crédits. Le montant de l'opération n'a pas été dévoilé mais le management de la BCP indique q'elle a été achetée avec un multiple de fonds propres inférieur à 1. Ces derniers sont évalués à 55 millions d'euros. Quant à la filiale à Madagascar, elle tourne actuellement au ralenti. Ce n'est qu'après cette acquisition qu'"elle va réellement démarrer l'activité" étant donné que ce n'était pas un actif prioritaire pour l'ancien propriétaire.
Vers un nouveau véhicule d'investissements en Afrique ?
Dans une déclaration à Boursenews, Mohamed Benchâboun a indiqué que "2018 verra la réalisation d'un nombre important d'opérations de croissance externe de notre groupe en Afrique". Interrogé par une analyste sur la stratégie de la banque sur le continent et sur sa capacité à porter seule (la BCP) ses ambitions de croissance, Mokadad a annoncé que la banque est intéressée par des zones géographiques telle que l'Egypte ou la Tunisie. Le Ghana et le Nigéria seraient aussi dans le collimateur de la banque avec la perspective de créer un hub en Afrique de l'Est. Pour cela, le groupe n'écarte par la mise en place d'une nouvelle structure de portage massifiée, une sorte de deuxième version de sa filiale Atlantic Business International (ABI), où seront logées ces potentielles acquisitions. En tout cas, le management écarte l'hypothèse d'un partenaire financier pour le moment pour l'aider dans sa stratégie d'expansion.
Egalement questionné sur la volonté du groupe de se positionner sur les actifs de la BPCE en Afrique, qui cherche à recentrer ses activités, Mokdad a indiqué que "cela fera partie des sujets de 2018", rejoignant les propos de son PDG. Ce positionner en Afrique de l'Est permettra aussi au groupe de créer des ponts dans le Corporate entre l'Est, le centre et l'Ouest où il est déjà présent et même leader sur certains marchés. Une stratégie somme toute claire et volontariste qui permettra au groupe de s'assurer une large présence en Afrique et de diversifier d'autant ses relais de croissance.
La BCP n'oublie pas le Maroc
Si le groupe est résolument tourné vers le continent, la banque au Maroc reste tout de même une priorité où le management note une amélioration des parts de marché dans les dépôts avec 26,3% des parts de marché. La banque affiche une collecte nette de 12 milliards de dirhams auprès des particuliers résidents et marocains du monde. En face, 8,5 milliards de dirhams de crédits ont été distribués. Quant aux filiales au Maroc, elles affichent une croissance de 7,3% de leur PNB.