Jeudi 24 Novembre 2016

Elite : En une année, 24 entreprises ont franchi le pas

Analyse du Marché Boursier Marocain

La Bourse de Casablanca organisait récemment la cérémonie de lancement de la deuxième cohorte du programme Elite, ce label qui permet aux entreprises d'avoir une plus grande visibilité auprès des investisseurs nationaux et internationaux. Cette visibilité leur facilite le financement, surtout qu’elles ont accès à une plateforme digitale qui regroupe l’ensemble de la communauté Elite à travers le monde et ce, dès qu’elles intègrent le programme. En une année, 24 entreprises sont devenues bénéficiaires de ce programme. 

 
* A ne pas manquer lundi dans l'Hebdo des marchés : Notre rencontre avec les entreprises de la deuxième cohorte *

Elite n’oriente pas les entreprises vers une source de financement ciblée. C’est un programme dit “capital neutre” ouvert à toute opportunité de financement qui correspond aux besoins de l’entreprise (private equity, fonds de capital-risque, produits de dette, Bourse, ...). En résumé, l'on peut dire que c'est un programme qui rend les entreprises bénéficiaires "bancables". Ainsi, après une première cohorte de 12 entreprises annoncée en avril dernier, 12 autres ont été présentées hier. Parmi elles, on retrouve des entreprises connues du grand-public et d'autres, plus institutionnelles, susceptibles d'intéresser les investisseurs d'autant plus qu'elles ne cachent pas leur besoin de lever des fonds dans un futur proche. Notre coup de coeur : "CGP Papier et Carton". Cette entreprise spécialisée dans l'emballage industriel ondulé s'est installée dans plusieurs régions du Royaume, là où le besoin des industriels est durable et important. L'année dernière, la société a annoncé plusieurs investissements dans des zones franches et semble être, selon le management, à la recherche de ressources pour développer encore plus son activité. L'on retrouve également des entreprises plus connues du public, dont Decora, le Comptoir métallurgique marocain ou encore Al Karama qui produit l'eau Ain Soltan" et AJP qui produit les jus Valencia. 
 
Trois points en commun 

Ces 12 entreprises et celles de la première cohorte partagent trois points en commun : un business viable, durable et de qualité, de l'ambition et enfin, et c'est peut-être leur meilleure qualité, une culture d'entreprise ouverte au changement, d'autant plus que certaines disposent déjà de fonds d'investissement dans leur tour de table, ce qui augure généralement d'une gestion rigoureuse au sein de l'entreprise. Elles seront accompagnées pendant une période de 2 ans pour être formées à communiquer avec les marchés. Parallèlement, elles profiteront d'un réseau intégré de bailleurs de fonds, d'avocats d'affaires, de banques et d'entreprises partenaires un peu partout dans le monde pour développer des opportunités d'affaires. Combien de fonds lèveront-elles au final ? On ne le sait pas encore. Ce qu'on sait par contre, c'est qu'à la fin du processus, elles seront toutes "cotables". A elles de faire ce choix et c'est ici la clé de réussite de ce programme. 
 
Exploité sous licence par la Bourse de Casablanca, premier partenaire du programme en dehors de l'Europe, Elite a roulé sa bosse sur le Vieux continent avec désormais un peu plus de 300 entreprises bénéficiaires. Le concept est simple : Il s'agit de repérer des entreprises de qualité avec l'ambition de grandir et les préparer au bout d'un accompagnement qui dure au moins 2 ans à lever des fonds. La Bourse de Casablanca a travaillé étroitement avec Maroc PME pour sélectionner ces entreprises. Cette structure étatique dispose de l'une des bases de données les plus étoffées sur les entreprises. Une fois identifiées, rencontrées à plusieurs reprises et sélectionnées, ces entreprises peuvent entrer dans le programme. 


Et trois étapes de développement 

Ces 12 entreprises vont désormais démarrer une première étape de formation où les dirigeants et actionnaires des 12 sociétés devront petit à petit  intégrer les changements culturels et organisationnels dans leur entreprise afin d’accéder au moyen de financement le mieux adapté à leur stratégie de croissance. "Bien que poursuivant le même objectif, les modules de formation composant cette phase ont été choisis et adaptés dans chaque pays, afin de pouvoir fournir aux participants des outils sur-mesure. Au Maroc, le programme de formation est constitué de 6 modules. Il est construit sur  la base d’échanges, de partage et de cas d’étude", nous explique-t-on auprès de la Bourse de Casablanca. Vient ensuite l'étape de préparation. Durant cette phase, les entreprises évaluent les lacunes de leur système organisationnel et financier en vue de prévoir les mesures de changement nécessaires pour améliorer leur attractivité vis-à-vis des investisseurs. Des conseillers aideront les entreprises à travailler sur leur propre levée de fonds ou leur croissance. Pour cela, la Bourse s'est entourée de conseillers juridiques, de banques commerciales et de banques d'affaires de la place ainsi que de cabinets d'audit. C'est ici qu'on perçoit clairement la notion d'écosystème. Ces deux premières étapes durent 2 ans. Enfin, lors de la troisième étape, ces entreprises se mettent en roue libre. Elles seront désormais outillées pour lever des financements à long terme. Durant toutes les phases du programme, les entreprises accèdent en continu  à une plateforme internationale leur permettant de contacter directement des investisseurs, clients ou fournisseurs potentiels adhérant au programme. On parle ici de plus de 300 entreprises partenaires et autant de gestionnaires de fonds. Elite et ses 24 entreprises auront la lourde tâche de faire sauter ce verrou qui a pendant longtemps empêché les entreprises d'accéder aux marchés financiers : L'impératif de la communication et de la transparence. A travers cette méthode douce, le contact avec le marché sera progressif, étudié et légitime.
 
 

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