WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis vont annoncer ce jeudi qu’ils vont instaurer des droits de douane sur l’acier et l’aluminium en provenance de l’Union européenne, a-t-on appris auprès de deux sources informées qui ont confirmé des informations rapportées plus tôt par le Wall Street Journal.
Le président Donald Trump a imposé le 23 mars dernier des droits de douane de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur les importations d’aluminium aux Etats-Unis mais accordé des exemptions à l’UE, au Canada, au Mexique, au Brésil, à l’Australie et à l’Argentine.
Ces exemptions viennent à expiration vendredi pour l’UE, le Canada et le Mexique.
Selon les deux sources de Reuters, Washington devrait officialiser sa décision jeudi matin, même si l’on ne peut exclure une modification du calendrier.
Sollicités par Reuters, ni le département du Commerce ni le bureau du représentant américain au Commerce n’ont formulé le moindre commentaire.
Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, précise dans une interview au Figaro que l’annonce aura lieu avant l’ouverture des marchés ou après la clôture “car, de toute évidence, elle peut avoir un effet sur les marchés, quelle que soit la décision”.
Les Etats-Unis ne veulent pas de guerre commerciale, ajoute-t-il, et “s’il y a une escalade, ce sera parce que l’UE a décidé de riposter”.
Wilbur Ross devait rencontrer jeudi le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
La Commission européenne réclame que l’UE soit exemptée de manière permanente, arguant que l’UE est une alliée des Etats-Unis et qu’elle n’est en rien responsable de l’engorgement des marchés de l’acier et de l’aluminium.
L’exécutif européen a fait savoir que l’UE imposerait des droits de douane sur 2,8 milliards d’euros (3,4 milliards de dollars) d’exportations américaines, dont le beurre de cacahuètes et les jeans, si ses exportations de métaux vers les États-Unis, d’une valeur de 6,4 milliards d’euros, étaient finalement soumises à des droits de douane.
Les droits de douane, qui ont tendu les relations entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux et qui sont contestés par certains pays, dont l’UE, devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), sont censés permettre une remontée du taux d’utilisation des capacités de production dans ces deux secteurs aux Etats-Unis à plus de 80%.