PARIS (Reuters) - Total a annoncé jeudi des résultats en nette progression au quatrième trimestre 2017, tirés par la hausse de sa production et des prix du pétrole, et le groupe s‘est engagé sur une politique de retour aux actionnaires faite de hausse du dividende et de rachat d‘actions.
Ces annonces sont bien accueillies en Bourse puisque, à 11h00, l‘action de la deuxième compagnie pétrolière européenne par la capitalisation boursière gagnait 1,89% à 45,605 euros, alors que l‘indice regroupant les valeurs pétrolières européennes perdait -0,7%.
La baisse de titre depuis le début de l‘année est ainsi ramenée à moins de 1%, après -5,5% en 2017, contre respectivement -3,3% et -2,15% pour l‘indice sectoriel.
“Ce sont de bons chiffres et le groupe a suffisamment de trésorerie pour augmenter ses investissements et racheter des actions, donc tout cela fait assez bonne figure”, a déclaré Ion-Marc Valahu, gérant de fonds chez Clairinvest, qui détient des titres Total.
Le groupe a dit qu‘il visait une hausse de son dividende de 10% sur les trois prochaines années, avec un objectif de 2,72 euros par action au titre de 2020 (contre 2,48 euros pour 2017).
Les acomptes sur dividende trimestriels au titre de 2018 seront en outre augmentés de 3,2% à 0,64 euro par action et Total prévoit un rachat des titres émis - désormais sans décote - dans le cadre de l‘option maintenue du dividende en actions.
Le groupe prévoit, en supplément, jusqu’à cinq milliards de dollars de rachats d‘actions sur la période 2018-2020.
“Toutes les divisions semblent bien se porter et la génération de trésorerie organique a été de 1,5 milliard de dollars au quatrième trimestre (...) Cela fait un certain temps que nous pressentions que Total avait les marges de manoeuvre financières pour augmenter sensiblement le retour aux actionnaires”, soulignent les analystes de Jefferies.
Avant Total, Royal Dutch Shell et BP, les deux principaux concurrents européens du groupe français, ont annoncé une multiplication par plus de deux de leur bénéfice 2017, également à la faveur d‘une hausse à la fois des cours du brut et de la production.
En fin de semaine dernière, les deux géants américains du secteur, Exxon Mobil et Chevron, ont annoncé des résultats inférieurs attentes, en raison notamment d‘une faiblesse dans les activités de raffinage.
Bénéficiant d‘une hausse des prix du Brent, Total a vu son résultat net ajusté bondir de 19% au quatrième trimestre, à 2.872 millions de dollars, avec une marge brute d‘autofinancement de 5.955 millions (+25%).
Dans le même temps, sa production d‘hydrocarbures a progressé de 6% à 2,613 millions de barils par jour, principalement grâce au démarrage et à la montée en puissance de ses nouveaux projets.
Selon un consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 2.814 millions de dollars et une production de 2,649 millions de barils.
Total vise plus de quatre milliards de dollars d’économies en 2018 et un coût de production de 5,5 dollars par baril, ainsi que des investissements organiques de 14 milliards environ et une production en hausse de 6%.
Lors d‘une conférence téléphonique, Patrick Pouyanné, PDG de Total, a précisé que le groupe prévoyait de consacrer quelque deux milliards de dollars à des acquisitions cette année, ajoutant que l‘entreprise allait reprendre un rythme d‘embauches normal après un gel de trois ans.
La sensibilité cash du groupe au prix du pétrole en 2018 augmente à 2,8 milliards de dollars pour 10 dollars de variation de Brent - contre 2,5 milliards en 2017 -, Total se donnant en outre comme objectif un point mort organique avant dividende de 25 dollars par baril cette année (contre 27 dollars).
Le groupe a également dit que son secteur aval devrait générer cette année encore une marge brute d‘autofinancement de près de sept milliards de dollars, malgré le retrait actuel des marges de raffinage.