Depuis que le Brexit a été voté, des banques basées à Londres ont déclaré transférer certaines activités à Francfort à partir du second semestre de 2017 afin d'avoir un accès complet au marché européen. D'ailleurs, Reuters rapporte que Hubertus Väth, qui dirige la Frankfurt Main Finance, la principale organisation chargée de promouvoir la place financière allemande, a dit que des banques lui avait assuré qu'elles allaient déplacer certaines activités en Allemagne l'an prochain. "La taille précise de l'opération reste à déterminer. Il y aura une étude à faire mais il n'y a pas d'urgence", a dit à Reuters Hubertus Väth.
De l'autre côté, la France cherche à damer le pion aux Allemands. Paris souhaite également récupérer une partie de ces banques "errantes". Le directeur général de Paris Europlace, a déclaré que "les institutions financières mondiales" qui cherchaient à transférer des opérations dans la zone euro lui avaient confié que le choix se ferait entre l'Allemagne et la France. La place financière de Paris tente d'accroître son attractivité en réduisant notamment les taxes sur les étrangers travaillant dans la finance.
Mais si l'Allemagne cherche à attirer ces banques de manières institutionnelle, la France a décidé de jouer la carte de l'originalité, au risque d'agacer Londres. Une campagne de communication d'envergure a été lancée en France et au Royaume-Uni pour attirer les sociétés tentées de quitter Londres, avec ce slogan : "Tired of the fog ? Try the frogs ! Choose Paris-La Défense" ("Marre du brouillard ? Essayez les grenouilles. Choisissez Paris-La Défense"), proclame son slogan, jouant sur les stéréotypes qui collent aux deux pays: le brouillard londonien ("fog", en anglais) et le surnom de "grenouilles" ("frogs") donné aux Français outre-Manche.
Dans la presse, beaucoup de responsables politiques anglais n'ont pas apprécié cette "plaisanterie", estimant que les enjeux sont bien plus importants qu'une simple délocalisation isolée.