Les Nations Unies et les partenaires humanitaires viennent de lancer un nouvel appel pour la mobilisation de 106 millions de dollars en vue de renforcer leur réponse aux effets dévastateurs de la sécheresse sur les communautés dans le nord du Kenya.
"En tant que famille de l'ONU et de la communauté humanitaire, nous soutenons le gouvernement et le peuple kényans pour répondre aux effets dévastateurs de la sécheresse sur certaines des communautés les plus vulnérables du pays", a déclaré le coordonnateur résident des Nations Unies au Kenya, Siddharth Chatterjee.
"Nous appelons la communauté internationale à renforcer son soutien au Kenya en promettant des ressources supplémentaires pour appuyer nos efforts dans les mois critiques à venir", a-t-il dit dans un communiqué, notant que le précédent appel lancé en mars dernier pour la mobilisation de 166 millions de dollars a été financé à hauteur de 43% seulement.
Le communiqué relève qu'environ 5,6 millions de personnes sont actuellement touchées par la sécheresse au Kenya, dont 3,4 millions en situation d'insécurité alimentaire.
La situation de 2,6 millions de personnes confrontées à une "grave insécurité alimentaire" est particulièrement "préoccupante", dont 500.000 sont en situation d'insécurité alimentaire d'"urgence", selon le système de classification intégrée des phases (IPC), souligne la même source.
Et de poursuivre que 369.277 enfants dans les comtés arides et semi-arides du Kenya ont "actuellement besoin d'un traitement urgent de la malnutrition aiguë".
Dans les comtés les plus touchés, les taux globaux de malnutrition aiguë (GAM) sont plus du double du seuil d'urgence qui est de 15%, souligne le communiqué, citant à titre d’exemple la région de Turkana Sud où le taux de GAM a atteint un seuil "alarmant" de 37%.
Depuis le lancement du premier appel en mars 2017, "la crise de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition s'est accentuée en raison de la sécheresse récurrente", a indiqué M. Chatterjee, expliquant que "la pénurie d'eau et les épidémies ont exacerbé l'impact sur ceux qui sont déjà confrontés à la faim et à la malnutrition et les moyens de subsistance ont été davantage compromis par l’infestation de la chenille légionnaire d'automne".
Ainsi, "nous avons besoin d'un financement pour intensifier la réponse et prévenir une nouvelle détérioration de la situation", a-t-il dit.
Cet appel, qui couvre la période de septembre courant à décembre prochain, vient compléter le plan de réponse élargi mis en place par le gouvernement kényan et qui s’étale sur 13 mois.
Depuis novembre 2016, le gouvernement du Kenya a mobilisé 124,3 millions de dollars pour le financement des deux premières phases de son plan d'intervention, souligne-t-on.
A travers cet appel, les partenaires humanitaires visent à répondre aux besoins de 1,9 million de personnes, en accordant la priorité à 11 comtés confrontés aux plus hauts niveaux de malnutrition et d'insécurité alimentaire.
Toutefois, la troisième phase de cette réponse du gouvernement kényan est susceptible d'être retardée en raison des récents développements survenus sur la scène politique locale, estime la même source.