(Reuters) - L‘agence de notation Moody’s a annoncé vendredi soir avoir abaissé la note de crédit du Royaume-Uni, de “Aa1” à “Aa2”, évoquant la dégradation attendue des finances publiques du pays et l‘impact négatif des modalités du Brexit sur son économie.
Moody‘s, qui a été la première agence à retirer la note maximale “AAA” à la dette britannique en 2013, a précisé avoir parallèlement revu en hausse la perspective attachée à la nouvelle note de crédit, qui passe de “négative” à “stable”.
Le Royaume-Uni a ramené son déficit budgétaire d‘environ 10% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 2,3% pour l‘exercice fiscal 2016/2017 clos en mars et le gouvernement espère réduire le ratio de la dette publique sur le PIB à partir de 2018/2019.
Mais Moody’s a indiqué vendredi dans son communiqué que les perspectives en matière de finances publiques s’étaient sensiblement affaiblies, partiellement du fait du ralentissement économique en cours, mais aussi en raison de la montée des pressions politiques et sociales en faveur d‘une augmentation des dépenses publiques, après sept années de baisse.
Dans ce contexte, l‘agence juge que Londres ne parviendra pas à inverser la tendance et à réduire son ratio de dette.
Moodys’ s‘attend à un déficit budgétaire situé autour à 3%-3,5% du PIB du pays dans les années à venir, alors que le gouvernement vise 1% d‘ici 2021-2022, et l‘agence table sur un ratio de dette sur PIB de 90% cette année et de 93% en 2019.
Dans le même temps, les pressions qui s‘exerceront sur le budget de l‘Etat britannique seront accrues par l‘affaiblissement de l’économie britannique qui devrait résulter de sa sortie de l‘Union européenne, écrit l‘agence de notation.
“Les pressions budgétaires vont être exacerbées par la perte de vigueur de l’économie britannique à moyen-terme qui devrait résulter des modalités de sortie de l‘Union européenne, et par les difficultés croissantes à gouverner étant donné la complexité des négociations sur le Brexit et des dynamiques de politique intérieure qui y sont associées.”
Le Trésor britannique a déclaré après l‘annonce que les analyses faites par Moody’s concernant le Brexit, qui ont conduit l‘agence de notation à abaisser sa note, sont dépassées.
Il a rappelé que Theresa May venait de présenter un plan ambitieux pour les relations futures avec l‘Union européenne.
La Première ministre britannique s‘est efforcée vendredi de relancer les négociations sur le Brexit en acceptant le maintien de son pays au sein du marché unique pendant une période de transition après mars 2019 et en offrant quelques concessions sur les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l‘Union européenne.
La livre reculait de 0,64% vers 22h35 GMT face au dollar, autour de 1,3490, après la décision de Moody’s et le discours de Theresa May qui n‘a pas convaincu les investisseurs, faute de détails concrets sur la façon dont le Royaume-Uni compte conserver un accès préférentiel au marché unique.