Nouveau record annuel pour le CAC40 au-delà des 5.200 points, +22,5% depuis le début de l’année. Un indice Nikkei qui flirte avec les 20.000 points. Un marché action chinois qui explose. Des chiffres spectaculaires en termes d’investissements dans les ETF, ces instruments financiers qui suivent la tendance des marchés.
On a là encore des preuves absolument indiscutables que le monde entier a constitué de grosses positions à l’achat sur les actions depuis l’été dernier, que le mouvement continue de prendre de l’ampleur malgré les gains accumulés sur la période, que le marché en garde sous la pédale, et que personne ne veut manquer la poursuite d’une tendance absolument historiques.
Il se trouve quelques gérants sur la place effectivement pour conseiller la prudence, prendre quelques profits à l’occasion de quelques moments, très courts et qui deviennent du coup difficiles à trouver, où le marché se retourne un peu et baisse de quelques points.
La dynamique de long terme paraît toutefois imparable. L’argument qu’on est dans une configuration de marché jamais vue, qu’il est impossible que la tendance haussière ne s’interrompe après autant de gains accumulés depuis le début de l’année, se tient si on regarde les données historiques sur les 20 dernières années.
Mais précisément, la tendance actuelle des marchés est alimentée par une action concertée jamais vue dans l’histoire, d’autorités monétaires qui déversent des liquidités à un niveau sans précédent sur les places financières.
Tout a été fait pour que les actions, particulièrement européennes et japonaises, soient le seul actif de nature à gagner de la valeur sur une tendance de long terme. Tout le reste devenant de fait anecdotique. Ceux qui essayent d’aller à contre-marché, ou adoptent des stratégies de stock-picking, tentant d’arbitrer certaines valeurs ou certains secteur particuliers, ou tentant de jouer un éventuel ratrappage sur certaines valeurs laissées sur la touche depuis un an, se font rosser par les vents contraire.
Mais ce torrent de flux acheteurs commence à avoir quelques petites conséquences techniques. Déjà depuis quelques jours, un léger rétrécissement des volumes à la Bourse de Paris. Depuis la fin de l’année dernière on était bien calés sur 4 ou 4,5 milliards d’euros échangés quotidiennement sur le CAC40, là on tombe ces derniers jours à 3,5-4 milliards.
La raison est simple, devant un marché unidirectionnel, soit on opte pour des stratégies d’ultra-court terme, long-short, achat-vente sur quelques heures de suivi du marché, histoire de prendre un tout petit profit, pour miser à nouveau à l’achat pour de futures progressions.
L’autre explication est que même s’il reste visiblement du potentiel sur le marché, la plupart des positions acheteuses ont déjà été prises et que les investisseurs regardent juste le marché grimper, en attendant quelques phases opportunes pour prendre des bénéfices.
Ce qui nous amène à la principale crainte, la menace-fantôme du moment, la volatilité ! Actuellement, si on se fonde sur son calcul traditionnel (écart entre les options prises à terme et les cours réels des actifs), elle est relativement faible.
Mais si les volumes poursuivent sur leur tendance actuelle, ça va vouloir dire qu’on va assister à des séances à l’achat plutôt calmes point de vue volume, mais qu’à la moindre tendance à la correction, tout le monde va vouloir prendre ses bénéfices en même temps.
Résultat, de belles bousculades à prévoir, une forte hausse des volumes, et des phénomènes de ventes en cascades qui pourraient provoquer quelques belles séances de pagaille et d’exagération à la baisse.
Donc non, toute menace n’est pas écartée sur le marché, la première étant le marché lui-même, et sa tendance à exagérer…