A peine plus d’un an après la présentation d’un rapprochement à plus de 42 milliards d’euros aux cours d’aujourd’hui, les deux constructeurs ont franchi une étape déterminante de leur mariage. La finalisation de la fusion interviendra le 16 janvier et la cotation de l’action du nouveau groupe commencera le 18 à Paris et Milan, et le 19 à New York.
Le calendrier initial prévoyait un “closing” d’ici la fin du premier trimestre.
Les trois principaux actionnaires du constructeur français - la famille Peugeot, l’Etat français et le chinois Dongfeng - ont d’abord voté pour le projet présenté en décembre 2019, avec 99,99% des voix, lors d’une assemblée spéciale des titulaires d’actions à droits de vote double appelés à disparaître dans le cadre de la nouvelle structure.
L’ensemble des actionnaires du groupe sochalien se sont ensuite prononcé en faveur de la fusion avec 99,85% des voix pour, lors d’une assemblée générale extraordinaire.
“Au cours de ma longue vie professionnelle, j’ai rarement eu autant qu’aujourd’hui le sentiment de vivre un moment d’histoire”, a dit le président du conseil de surveillance Louis Gallois, en préambule des deux assemblées.
Les rendez-vous se sont tenus à huis clos en raison du contexte sanitaire actuel. C’est ensuite au tour des actionnaires de FCA de se prononcer lundi après-midi sur la fusion.
Les actionnaires de Fiat Chrysler (FCA) se sont quant à eux prononcés à 99,15% en faveur de la fusion, selon John Elkann, président du groupe. Parmi eux figurent le principal investisseur EXOR et la holding de la famille Agnelli, qui détient 44,4% des droits de vote.
Les rendez-vous se sont tenus à huis clos en raison du contexte sanitaire actuel.
“Nous sommes prêts”, a déclaré le président du directoire de PSA et futur directeur général du nouveau groupe issu du mariage, Carlos Tavares, lors des deux assemblées d’actionnaires. “Nous sommes prêts pour cette fusion, nous sommes prêts pour cette création de valeur, nous sommes prêts pour passer à l’étape suivante.”
John Elkann, futur président de Stellantis, a déclaré pour sa part que le nouveau groupe “jouerait un rôle de premier plan durant une nouvelle décennie de révolution en terme de mobilité”.
“Avec son emprunte industrielle solide en Europe, le nouveau groupe va renforcer la performance et le leadership de l’industrie automobile européenne”, se félicitent le ministre français de l’Economie, des Finances et de la Relance et le ministre italien du Développement économique, dans un communiqué.
“Grâce à la mise en commun des capacités d’innovation des deux constructeurs, ce champion européen contribuera pleinement à la transition écologique, qui est au centre de la stratégie de croissance économique et de relance des deux pays. Les gouvernements français et italien veilleront par ailleurs à ce que Stellantis contribue également à l’emploi industriel en Italie et en France”, ajoutent Bruno Le Maire et Stefano Patuanelli.
Troisième mondial par le chiffre d’affaires, le futur Stellantis a également recueilli l’intégralité des 22 autorisations sollicités auprès d’autorités de la concurrence.
Le nouveau géant bénéficiera d’une complémentarité géographique utile en ces temps de pandémie et compte générer cinq milliards d’euros de synergies précieuses pour financer l’électrification à marche forcée des véhicules.
Il affichera une production annuelle de l’ordre de huit millions de véhicules et un chiffre d’afaires supérieur à 165 milliards d’euros.
En revanche, il lui faudra relever plusieurs défis comme le redressement de ses activités en Chine, la gestion de ses surcapacités et la co-existence entre pas moins de 14 marques.