Le leader suisse des matériaux de construction LafargeHolcim a reconnu, jeudi, avoir conclu des arrangements "inacceptables" pour maintenir l’activité d’une cimenterie en Syrie, en pleine guerre civile. La filiale locale qui appartenait alors au français Lafarge "a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés", a expliqué le groupe dans un communiqué. Une enquête interne, a-t-il ajouté, "n’a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées".
Le groupe cimentier a dopé sa rentabilité au terme de l’exercice 2016. Malgré des revenus en baisse, le numéro un mondial du ciment a dégagé un bénéfice net de 2,09 milliards de francs l’an passé, après une perte en 2015. La justice française a été saisie de l'affaire en janvier pour examiner si des infractions ont pu être commises par la société en faisant fonctionner son usine en Syrie, malgré des interdictions européennes. Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire sur la base de cette plainte en octobre. Le fonctionnement de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, sous la responsabilité d'une filiale locale de Lafarge, faisait alors déjà polémique, après les révélations l'an dernier par la presse de possibles arrangements avec l'organisation terroriste Daech.
(MAP)