PARIS (Reuters) - La politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) restera accommodante et le rythme de sa normalisation s’adaptera à la conjoncture économique après l’arrêt du programme d’achats d’actifs qui devrait “très probablement” intervenir en décembre, a déclaré lundi François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.
La BCE est censée arrêter fin décembre ses achats d’obligations dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE), auquel elle aura consacré plus de 2.600 milliards d’euros depuis 2015, et elle s’est engagée à laisser ses taux directeurs inchangés au moins jusqu’à l’été 2019.
“Les achats nets vont très probablement prendre fin en décembre. La fin de nos achats nets d’actifs ne sera cependant pas la fin de notre stimulus monétaire, loin de là”, a déclaré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, selon le texte d’un discours qu’il devait prononcer lors d’une conférence à Tokyo.
Après la fin des achats d’actifs, la BCE disposera encore de trois instruments pour adapter graduellement la normalisation de sa politique monétaire en fonction de la conjoncture économique: le réinvestissement du stock d’actifs acquis, les taux d’intérêt directeurs et la fourniture de liquidité et de crédit aux banques.
“Notre quatuor va bientôt devenir un trio, mais cela reste une formation musicale puissante”, a résumé François Villeroy de Galhau. “Comme n’importe quel orchestre, nous devons être capables d’adapter le rythme de normalisation de notre politique monétaire (allegro ou andante) et son intensité aux données économiques”, a-t-il poursuivi en filant la métaphore musicale.
En ce qui concerne la chronologie, le gouverneur de la Banque de France a fait valoir sa préférence pour une diminution des réinvestissements seulement après le premier relèvement de taux.
“Par conséquent, nous ne sommes pas obligés de nous précipiter, dès notre réunion de décembre, pour préciser la durée de nos réinvestissements”, a-t-il souligné.
François Villeroy de Galhau a également évoqué l’éventualité, “si cela s’avérait nécessaire”, de fournir à nouveau des crédits et des liquidités aux banques.
La deuxième série d’opérations ciblées de refinancement de long terme (TLTRO, Targeted long-term refinancing operation) “est encore en cours”, a-t-il rappelé.
C’est également le cas de la “procédure FRFA” (Fixed-rate, full allotment) à savoir les appels d’offres réguliers “à taux fixes, intégralement servis” grâce auxquels la BCE sert intégralement les demandes des banques de liquidités à un taux fixe tant qu’elles apportent des actifs collatéraux.
“De telles opérations pourraient à nouveau être envisagées, éventuellement avec des modalités différentes, si cela s’avérait nécessaire”, a précisé le gouverneur de la Banque de France.