FRANCFORT (Reuters) - Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) se sont mis d’accord lors de leur réunion de juin sur la nécessité de se préparer à apporter un soutien supplémentaire à l’économie de la zone euro dans le contexte d’une “incertitude accrue”, suivant le compte rendu des débats publié jeudi.
Les conflits commerciaux affectant les exportateurs de la zone euro et la Réserve fédérale étant prête, croit-on, à abaisser les taux d’intérêt, la pression monte sur la BCE pour qu’elle suive l’exemple de son homologue américaine.
A l’issue de sa réunion des 5 et 6 juin, le Conseil des gouverneurs avait repoussé au deuxième semestre 2020 au plus tôt sa première hausse de taux et le président Mario Draghi avait ouvert la porte à de nouvelles mesures de soutien dans les semaines suivantes.
“Il y a eu un accord large sur le fait qu’à la lumière de l’incertitude accrue, qui devrait se prolonger, le Conseil des gouverneurs devait être prêt et préparé à assouplir davantage la politique monétaire”, lit-on dans le compte rendu.
Les mesures susceptibles d’être mise en oeuvre incluent de nouvelles modifications des indications données en matière d’évolution future des taux, de nouveaux achats d’actifs sur les marchés et des baisses de taux, est-il écrit dans les minutes.
Le compte rendu précise aussi que la BCE a envisagé des mesures “plus stratégiques” dans le cas où l’inflation resterait basse et qu’elle prévoit de souligner qu’une inflation supérieure ou inférieure à son objectif, qui est d’un peu moins de 2%, serait tolérée.
Les banquiers centraux ont estimé que la croissance annuelle des prix anticipée à 1,6% pour 2021 était quelque peu “distante” par rapport à cet objectif et ont dit qu’il n’y avait pas de place pour l’autosatisfaction face à la dégringolade des anticipations d’inflation des marchés financiers.
L’indicateur d’inflation prospective le plus suivi par les marchés - celui qui mesure ce que seront les anticipations d’inflation à cinq dans cinq ans - ne laisse présager qu’une inflation de 1,2%.
Benoit Coeuré, membre du directoire de la BCE, déclarait, un peu avant que le compte rendu ne soit publié, que la banque centrale devait considérer avec prudence la faiblesse des anticipations d’inflation que traduisait le niveau actuel des cours des obligations de la zone euro car d’autres instruments reflétaient une plus grande confiance dans les perspectives d’évolution des prix.
La prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE aura lieu les 24 et 25 juillet.