LONDRES/PARIS (Reuters) - Euronext va racheter Borsa Italiana, opérateur de la Bourse de Milan, à London Stock Exchange pour 4,325 milliards d’euros, ont annoncé les deux groupes vendredi, ce qui, selon l’opérateur de la Bourse de Paris, va donner naissance à la plus grande infrastructure paneuropéenne de marché.
Euronext, qui exploite déjà, outre Paris, les Bourses de Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne, Dublin et Oslo, va mettre la main sur celle de Milan avec le soutien de l'établissement public italien Cassa Depositi e Prestiti (CDP) et de la banque Intesa Sanpaolo, qui vont entrer à son capital via une émission de nouvelles actions dans le cadre d'un placement privé représentant 2,4 milliards d'euros.
Au-delà de la poursuite de son déploiement géographique en Europe, Euronext va aussi avec cette acquisition développer ses capacités en matière de trading obligataire, de compensation et de règlement des transactions.
L’opération permet de créer le numéro un européen des introductions en Bourse et des marchés secondaires à la fois pour les actions et les obligations, affirme le groupe dirigé par Stéphane Boujnah, dont l’Italie va devenir la principale source de revenus.
Le contrôle de Borsa Italiana est un sujet politiquement sensible à Rome car sa plateforme obligataire traite une grande partie des transactions sur la dette de l’Italie, l’une des plus élevées de la zone euro.
A l’issue de l’opération, la CDP contrôlera 7,3% du capital d’Euronext et Intesa Sanpaolo 1,3%.
Outre l’entrée à son capital de ces deux grands acteurs du monde des affaires en Italie, Euronext a accepté que la CDP dispose d’un représentant à son conseil d’administration et qu’un autre candidat italien soit proposé pour intégrer le conseil en tant que membre indépendant en vue d’en prendre la présidence.
L’administrateur délégué de Borsa Italiana va intégrer pour sa part la direction d’Euronext.
D’importantes activités et des fonctions centrales du groupe vont être basées à Milan et Rome.
L’opération, censée être immédiatement relutive, devrait être finalisée au premier semestre 2021.
Elle est conditionnée à la validation par les autorités européennes du rachat de Refinitiv, fournisseur de données et d’analyses financières, par LSE pour 27 milliards de dollars (23 milliards d’euros), le groupe britannique ayant mis en vente Borsa Italiana pour répondre à des craintes en matière de concurrence.
Thomson Reuters, maison mère de Reuters News, possède 45% du capital de Refinitiv.