(Reuters) - Le Crédit agricole a annoncé vendredi avoir signé un accord pour racheter trois caisses d’épargne italiennes pour 130 millions d‘euros.
Selon les termes de l‘accord, la banque française va acquérir, via sa filiale italienne Cariparma, 95% du capital des caisses d’épargne de Cesena, de Rimini et de San Miniato.
Le Crédit agricole, qui négociait ces acquisitions depuis fin avril, a également obtenu du Fonds interbancaire de garantie des dépôts italien que le bilan des trois établissements italiens soit purgé des créances douteuses.
Dans cette optique, des portefeuilles de mauvaises créances d‘un montant global de 3 milliards d‘euros feront l‘objet de titrisations ou cédés à des investisseurs privés, précise la banque française dans un communiqué.
Il est aussi prévu que le Fonds interbancaire italien de garantie des dépôts renfloue au préalable les trois caisses d’épargne pour en améliorer la solvabilité financière, mais le montant n‘a pas été précisé.
De source proche du dossier, on précise à Reuters que le Fonds italien injectera 470 millions d‘euros en souscrivant à des augmentations de capital.
Le Crédit agricole avait réitéré début août son intérêt pour les trois banques auprès des autorités mais la banque française entendait les récupérer sans leurs créances douteuses.
La transaction doit être finalisée avant la fin de l‘année. Comme annoncé précédemment, elle aura un impact de l‘ordre de 10 points de base sur le ratio de solvabilité financière “common equity tier one” du groupe Crédit agricole et de sa filiale cotée Crédit agricole SA.
L‘Italie représente actuellement 18% du produit net bancaire du Crédit agricole S.A, qui y revendique le septième réseau de banque de détail avec une présence concentrée dans les régions prospères du nord.
Début mars, le Crédit agricole avait indiqué vouloir déployer son modèle de banque universelle de proximité en Italie.
Le groupe mutualiste avait à cette occasion fait savoir qu‘il pourrait profiter des déboires du secteur bancaire italien, affaibli par des centaines de milliards d‘euros de créances douteuses, pour se renforcer dans la banque de détail, voire d‘autres métiers comme le crédit à la consommation.