La Banque centrale européenne va de nouveau relever ses taux d'intérêt jeudi et laisser entrevoir d'autres hausses face à une inflation restant trop élevée, d'autant que l'amélioration du climat économique lui enlève des scrupules à durcir le cap monétaire.
Après de longues années d'argent pas cher, l'institution présidée par Christine Lagarde mène depuis l'été une politique choc de taux d'intérêt destinée à refroidir l'activité économique, dans l'espoir de dompter l'envolée des prix déclenchée par la guerre russe en Ukraine.
Le retour d'un calme relatif sur les marchés de l'énergie a permis à l'inflation de reculer pour le deuxième mois consécutif en décembre, à 9,2%, en restant cependant très au-dessus de l'objectif de 2%.
Une ombre au tableau : l'inflation "sous-jacente" - hors énergie, alimentation, alcool et tabac - a de nouveau augmenté en décembre, à 5,2%. La hausse des tarifs d'énergie contamine toute l'économie, tandis que des hausses sensibles des salaires, pour combler les pertes de pouvoir d'achat, sont attendues cette année.
Côté bonnes surprises, des indicateurs récents apaisent les craintes pour l'économie européenne, qui pourrait échapper cet hiver à une récession pourtant jugée inévitable il y a peu.
Grâce à une amélioration des chaînes d'approvisionnement, la réouverture de la Chine après les restrictions sanitaires et les aides gouvernementales en zone euro, l'activité s'est reprise en janvier après six mois de contraction, selon le dernier indice PMI de S&P Global.