La nouvelle présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a promis jeudi d'imprimer son "style" à la communication de l'institution, refusant de se laisser enfermer dans le débat entre partisans de l'orthodoxie monétaire et tenants d'un soutien à la croissance.
"J'aurai mon propre style. Ne surinterprétez pas, n'anticipez pas, ne faites pas de références. Je vais être moi-même, donc probablement différente", a averti Mme Lagarde, première titulaire de ce poste à n'avoir ni formation d'économiste ni expérience de banquière centrale.
L'ancienne directrice du Fonds monétaire internationale, connue pour sa communication habile, a d'emblée refusé de se laisser enfermer dans cette alternative: "une bonne fois pour toutes, je ne suis ni une colombe", surnom traditionnel des premiers, "ni un faucon", terme associé aux seconds, a-t-elle déclaré lors de son premier grand oral.
"Mon ambition est d'être une chouette, que l'on associe souvent avec une certaine sagesse", a-t-elle ajouté, formule immédiatement commentée par les spécialistes de politique monétaire.
Comme attendu, Christine Lagarde a par ailleurs officiellement lancé une revue d'ensemble de la stratégie de la BCE, pour la première fois depuis 2003 et après des années de mesures anti-crise aussi vigoureuses que controversées.
L'objectif est d'aboutir "avant la fin de 2020" et d'inclure dans cette réflexion "les parlementaires", les chercheurs et la société civile, c'est-à-dire "d'écouter" et pas uniquement de "prêcher" les vues de la BCE, a-t-elle expliqué.
Sur le fond, il s'agit de préciser l'objectif d'inflation poursuivi par l'institution, mais aussi d'intégrer les défis posés par le changement climatique et les évolutions technologiques, a développé Mme Lagarde.