Les perspectives de la production américaine de pétrole de schistes et l'inconnue constituée par les importations chinoises pourraient se traduire par une augmentation des stocks en 2018, alors que ceux-ci auront sensiblement diminué cette année en raison d'une baisse de la production mondiale, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
"En supposant que la production de l'Opep demeure constante, nous ne prévoyons pas de nette diminution des stocks de brut de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) dans les six à neuf mois à venir", a dit vendredi Olivier Lejeune, analyste de l'AIE.
"Nos chiffres induisent une augmentation (des stocks) en 2018", a-t-il ajouté, en supposant là encore une production de l'Opep constante.
La production hors Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) devrait augmenter l'an prochain, et en particulier celle des Etats-Unis, de 1,1 million de barils par jour (bpj), a poursuivi Lejeune.
Pour ce qui concerne la Chine, l'absence de données fiables sur ses stocks ne permet pas d'estimer avec assez de précision sa demande future mais, au vu de ses importations cette année, on peut estimer que ses réserves commerciales et stratégiques ont sensiblement augmenté, ce qui a compensé dans une certaine mesure les baisses de stocks ailleurs.
En prenant pour hypothèse une production de l'Opep constante, les stocks devraient avoir diminué de 900.000 bpj en moyenne cette année, sachant qu'une bonne partie des retraits aura été concentrée sur le deuxième trimestre, estime l'AIE, organisme qui coordonne les politiques énergétiques des grandes puissances économiques.
Dans son dernier rapport mensuel, l'AIE observe que les stocks commerciaux de l'Opep n'ont pas varié en juillet, restant à 3.016 millions de barils, alors qu'ils ont tendance à augmenter à cette époque de l'année. Ils restent supérieurs de 190 millions de barils à leur moyenne de cinq ans.
L'Opep et d'autres pays producteurs hors Opep emmenés par la Russie ont décidé en mai de prolonger de neuf mois à mars 2018 un accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année.
Lejeune observe que la hausse de la production de la Libye et du Nigeria, deux pays membres de l'Opep mais qui ne sont pas liés par l'accord, risque de contrecarrer les efforts du cartel pour rééquilibrer le marché.
Le brut a atteint ce mois-ci un pic de près de 26 mois mais, pour que la dynamique du rééquilibrage se maintienne, il faudra prolonger l'accord de réduction de la production au-delà de mars 2018, de l'avis de professionnels.