Deux Organisations non-gouvernementales sud-africaines ont demandé, mercredi, à la cour Constitutionnelle du pays d’annuler le limogeage en mars dernier de l’ancien ministre des Finances, Pravin Gordhan, par le président Jacob Zuma.
Helen Suzman Foundation (HSF) et My Vote Counts NPC (MVC) estiment, dans leur demande conjointe, que le président Zuma «a violé ses devoirs constitutionnels» en limogeant l’ancien ministre des Finances et son adjoint.
Le président Zuma a opéré le 31 mars dernier un vaste remaniement ministériel, nommant des proches et écartant le très respecté ministre des Finances. L’initiative a enfoncé le pays dans une instabilité et rendu son avenir économique incertain.
Dans le sillage de ce remaniement, les agences de notation financière Standard & Poor’s et Fitch Ratings ont abaissé la note souveraine du pays en catégorie spéculative.
Dans leur requête soumise à la cour Constitutionnelle, HSF et MVC ont appelé à une enquête sur le comportement du président Zuma «dans la perspective de son éviction conformément à l’article 89 de la Constitution».
«Le président Zuma s’est comporté d’une manière illégale qui ne respecte pas la Constitution», a dit Francis Antoine, directeur de HSF, accusant la présidente du parlement Baleta Mbete d’avoir failli à ses devoirs en choisissant de ne pas s’opposer aux décisions du chef d’Etat.
HSF s’est, d’autre part, dite préoccupée au sujet de l’impact du remaniement ministériel initié par Zuma sur l’économie du pays en particulier après la dégradation de la note souveraine de l’Afrique du Sud.
Cette dégradation augmentera les pressions sur les dépenses publiques dans les domaines stratégiques comme l’éducation, la formation, le logement, la santé et la protection sociale, a dit la fondation, rappelant que ces secteurs absorbent 56 pc des dépenses publiques.