EMISSION DU 24/02 - par bourse news L'impact de la décision du GAFI sur les marchés financiers

La sortie du Maroc de la liste grise impactera positivement les notations souveraines du Maroc et les notations des banques locales, tout comme elle renforcera l’image du Maroc et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale.    

La sortie du Maroc de liste grise lui permettra, dans l'immédiat, de bénéficier d'une meilleure notation lors de la sortie à l'international en devises qu'il négocie en ce moment même. Timing parfait !

 Le Maroc pourra également prétendre à souscrire à la ligne de crédit modulable auprès du FMI.  «Ce mécanisme de financement est réputé pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l'accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue», avait expliqué Abdellatif Jouahri lors du point de presse à l'issue de la 4ème et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM. La ligne de crédit modulable a été conçue pour répondre à la demande de financement émanant de pays qui présentent une politique et des antécédents économiques très solides pour prévenir et résoudre des crises.

À ce jour, cinq pays ont fait appel à la LCM (le Chili, la Colombie, le Mexique, le Pérou et la Pologne). Aucun d’entre eux n’a encore effectué de tirage sur sa ligne de crédit, mais la LCM a fourni à ces pays une garantie précieuse et a aidé à renforcer la confiance des marchés en période d’accentuation des risques. 

Le coût de l’emprunt au titre de la LCM est identique à celui de l’accord de confirmation traditionnel du FMI et de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Selon Jouahri en décembre dernier, la signature de cette ligne de crédit interviendra probablement en mars si le Maroc remplit certaines conditions, dont la sortie de la liste grise. 

De plus, cette nouvelle donnée permettra au Maroc de se représenter auprès de bailleurs de fonds internationaux bilatéraux qui refusent de financer les pays sous surveillance par le GAFI. 

Détente anticipée sur le marché des taux
Le trésor peut ainsi à la fois élargir la palette des investisseurs étrangers auxquels ils s'adresse pour se financer tout en réduisant, toute chose égale par ailleurs, la prime de risque sur la dette en devise, favorisant ainsi une détente sur les taux sur le marché obligataire en interne. 


Le marché actions a réagi immédiatement à l'annonce, notamment à travers les banques. Ces dernières vont bénéficier d'une amélioration mécanique de leurs notations et bénéficieront à terme des anticipations de détente sur les taux obligataires. 
Vers midi, le MASI gagnait 1,5%, tiré par les valeurs bancaires. Attijariwafa bank (+2%), BCP (+3,23%), CIH (+5%), BMCI (+5,32%)....


Cette décision de sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée, connu par « liste grise », vient couronner les efforts et actions proactives du Royaume du Maroc, en application des Hautes Directives Royales, lesquels ont porté sur une batterie de mesures législatives, organisationnelles, de sensibilisation et de contrôle, mises en œuvre par les différentes autorités et institutions nationales concernées, sous la coordination de l’Autorité Nationale du Renseignement Financier, en partenariat avec les personnes morales soumises au droit public ou privé. Il faut dire que le Royaume a entrepris un effort colossal les cinq dernières années pour pouvoir quitter la liste grise relative au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.


Dans un communiqué officiel réagissant à cette décision, le royaume du Maroc réitère son engagement fort à poursuivre le renforcement du dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, conformément à l’évolution des normes internationales en la matière, et souligne que cet engagement revêt désormais un caractère stratégique et institutionnel visant la préservation du système financier national contre les dangers des crimes financiers.