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PLFR 2020: Pour Benchaâboun la priorité est à la mise en œuvre des engagements sociaux

 

Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour l'année 2020 accorde toute la priorité à la mise en œuvre de l'ensemble des engagements sociaux, a souligné, vendredi à Rabat, le ministre de l'Economie, des finances et de la Réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun.

Dans sa réponse aux interventions de groupes et groupements parlementaires lors de la discussion générale du PLFR à la Chambre des conseillers, M. Benchaâboun a affirmé que les budgets des secteurs sociaux n'ont subi aucune diminution, ajoutant que ce projet de loi accorde la priorité à la mise en œuvre des engagements dans les domaines de la Santé, l'éducation, la lutte contre les disparités sociales et spatiales, outre le développement rural et la lutte contre les effets de la sécheresse.

Le ministre, qui a noté qu'aucun poste budgétaire n'a été annulé, a fait savoir que les postes ouverts au titre de la Loi de finances 2020 peuvent être utilisés jusqu'au juin 2021. Et d'ajouter que l'éducation a bénéficié de 85.000 postes, tandis que la Santé a profité de plus 16.000 postes durant les quatre dernières années, y compris ceux créés au niveau des centres hospitaliers universitaires (CHU).

Par ailleurs, Benchaâboun a relevé que le PLFR-2020 prévoit 11 milliards de dirhams (MMDH) à la mise en œuvre des engagements en matière du dialogue social, 12 MMDH pour les programmes "Ramed", "Tayssir", "un million de cartables", l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l'appui des veuves et des personnes en situation de handicap, ainsi que pour les bourses des étudiants.

Il a également fait savoir qu'une enveloppe de 12 MMDH a été allouée à la compensation.

"L'élaboration du PLFR-2020 repose sur des hypothèses objectives basées sur une étude détaillée de l'évolution des contextes national et international", a poursuivi Benchaâboun, notant que ces hypothèses s'appuient sur un contexte et des données susceptibles de changer à tout moment, compte tenu de cette conjoncture mondiale marquée par l'instabilité.

Il a aussi fait remarquer que le taux de croissance, prévu à -5% cette année, est en ligne avec celui de l'économie mondiale estimé par le Fonds monétaire international (FMI).

Le ministre a, parallèlement, souligné que cette crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) est intervenue dans une période où l'économie marocaine se dirigeait vers la consolidation de ses fondements macroéconomiques, l'élargissement des marges via l'accélération de la mise en œuvre d'une série de réformes structurelles, ce qui a permis d'améliorer les marges de manœuvres au niveau de la balance des paiements.

Il s'agit également d'atteindre un niveau soutenable du déficit budgétaire dépassant à peine les 3,5% du produit intérieur brut (PIB) avec un endettement du Trésor maîtrisable.

Ces acquis, selon Benchaâboun, ont joué un rôle majeur dans le renforcement de la résilience de l'économie nationale face à cette crise, la consolidation de la confiance des différents partenaires en la solidité des fondements macroéconomiques du Maroc.

De plus, il a relevé que la hausse de l'endettement est une suite logique de l'aggravation du déficit du Trésor de 3,5% à 7,5% et d'une décroissance de 5%, ce qui a porté les besoins de financements à 82,4 MMDH.

Ainsi, Benchaâboun prévoit un bond de la dette du Trésor à environ 75% du PIB à fin 2020. En dépit de cette évolution, le Royaume jouit toujours de la confiance de ses partenaires économiques et financiers, en témoigne la mobilisation de plus de 5 milliards de dollars.

Il a estimé que les effets de cette hausse vont rester limités au service de la dette, compte tenu du recul des charges en principal de la dette à moyen et long termes de près de 3,3 MMDH par rapport aux prévisions de la loi de finances 2020 initiale, à la faveur d'une gestion active de la dette intérieure.

Pour ce qui est des intérêts et commissions de la dette, ils devraient légèrement augmenté de 316 millions de dirhams (MDH), a précisé Benchaâboun, ajoutant que la croissance de ces derniers ne dépasserait pas les 3% en moyenne durant les quatre prochaines années en raison essentiellement du repli des taux d'intérêts sur le marché interne et de l'amélioration des conditions de financement sur le marché financier international.

Concernant le volet de la régionalisation, le ministre a indiqué que le gouvernement est engagé pour une mise en œuvre saine et rapide des dispositions des lois organiques et veille à accompagner les régions en vue de leur permettre d'exercer leurs compétences et jouer les rôles qui leur incombent en termes du développement économique et de l'équité sociale.

Ainsi, les transferts du Budget général et les parts des impôts dédiées aux régions ont été préservés au titre du PLFR-2020 et ce, malgré cette conjoncture difficile.

Le ministre a en outre fait savoir que la baisse attendue des ressources des régions fait suite au repli notamment des sources d'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés, dont 5% sont alloués à ces régions, notant que la même chose s'applique au reste des collectivités territoriales. Il a aussi indiqué que les budgets des collectivités territoriales n'ont subi aucune diminution, notant que ces budgets, à l'instar du Budget général de l'Etat, ont été impactés par la baisse des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). "Nous sommes en train de chercher une solution à même de permettre à ces collectivités territoriales de bénéficier des moyens nécessaires pour remplir leurs missions". Et d'expliquer que suite à l'allègement progressif du confinement, les entreprises cherchent à reprendre leurs activités et que le gouvernement est conscient de l'existence d'un ensemble de secteurs qui continueront à faire face à des difficultés durant cette période, ce qui a poussé à l'ouverture du dialogue avec les différentes parties concernées et à l'évaluation des besoins de chaque secteur pour prendre les mesures nécessaires, selon la stratégie progressive mise en place.

Le gouvernement a veillé à interagir, en toute objectivité, avec les amendements présentés, ce qui a été couronné par le consensus de tous les membres de la commission des finances sur la nécessité de permettre aux citoyens aux revenus limités d’accéder au logement social et au logement à faible coût durant cette conjoncture difficile.

 

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