Pour plusieurs économistes, les hypothèses retenues par le gouvernement dans le cadre du PLF 2023 semblent être optimistes, compte tenu du contexte économique actuel marquée notamment par une inflation. Idem pour les analystes de BMCE Capital Research pour qui «en termes de prévisions, ce PLF 2023 semble décidemment optimiste au vu du contexte général et estime la croissance du PIB à 1,5% pour l’année en cours (vs. 0,8% pour BAM et +0,9% pour le scénario central de BKGR)». Même son de cloche pour l’année 2023, pour laquelle il prévoit une progression de la valeur ajoutée de 4% et ce, sous l’hypothèse, difficilement tenable compte tenu des conditions pluviométriques actuelles, d’une campagne céréalière (normative) de 75 MQx.
Du côté des prix à la consommation, BKGR estime que les prévisions du gouvernement d’une inflation de seulement 5,3% pour l’année en cours et de 2% pour 2023 sont des «objectifs ambitieux sur un laps de temps aussi court compte tenu du caractère importé de l’inflation laissant peu de marge de manœuvre à Bank Al-Maghrib mais également du délai d’action minimum nécessaire à une politique monétaire pour porter ses fruits».
Au volet budgétaire, les recettes de l’État ressortiraient en hausse de 16% à 536,4 Mds de DH tandis que les dépenses afficheraient une hausse moins marquée de 14% à 408,1 Mds de DH (dont 26 Mds de DH au titre de la compensation). Le déficit budgétaire se fixerait ainsi à 65,8 Mds de DH, soit -4,5% du PIB en 2023.
Toutes ces prévisions peuvent être altérées par une mauvaise saison agricole, une augmentation des prix de l’énergie ou une hausse du dollar prolongées.
Par ailleurs, pour le bureau de recherche, le marché boursier semble, quant à lui, avoir mal réagit aux récentes annonces notamment la hausse du taux directeur qui a accéléré l’inflexion déjà entamée de l’arbitrage en faveur des taux, des différentes mesures fiscales devant grever, dans l’ensemble, la capacité bénéficiaire des sociétés cotées et la composante insuffisante de la relance économique dans le PLF 2023. «Le MASI clôture ainsi le mois d’octobre sur une baisse de -18,98% en y-t-d au moment où le MSI 20 accumule des pertes de -20,37% depuis le début de l’année», précise-t-on.