Marchés

Le troisième trimestre 2025 met en évidence des performances contrastées parmi les entreprises cotées à la Bourse de Casablanca. Certaines sociétés affichent une progression marquée de leur activité, tandis que d’autres voient leurs revenus reculer sur les neuf premiers mois de l’année. Le classement des plus fortes hausses est dominé par STROC Industrie, avec +133% de croissance, suivie de Stokvis Nord Afrique (+91,5%), Akdital (+54,8%), CTM (+49,6%) et CFG Bank (+34,1%). Derrière ce premier groupe figurent Résidences Dar Saada (+33,5%), M2M Group (+27,5%), Vicenne (+25,0%), SNEP (+24,7%) et Sonasid (+19,2%).

À l’autre extrémité, plusieurs sociétés enregistrent des baisses sensibles de leurs revenus. Unimer affiche la plus forte contraction (–18,2%), suivie de Douja Prom Addoha (–14,8%), Med Paper (–13,3%), TotalEnergies Marketing Maroc (–10,8%) et Mutandis SCA (–6,8%). D’autres replis sont notés chez Delta Holding (–4,5%), Maghreb Oxygène (–3,3%), HPS (–3,2%), Dari Couspate (–2,4%) et TAQA Morocco (–2,2%).

Au-delà des variations individuelles, la note apporte un éclairage global sur l’évolution de la cote à fin septembre. Les revenus consolidés atteignent 246,4 milliards de dirhams, portés par les trois blocs structurants : les industries, les financières et les assurances. Les industries totalisent 154,1 milliards, tirées par la montée en puissance de Label Vie, l’élargissement du réseau d’Akdital et le bon comportement des ventes de Managem. Les financières avancent à 73,6 milliards, soutenues par l’amélioration du PNB de la plupart des banques, notamment Bank of Africa et Attijariwafa Bank après la baisse du taux directeur. Les assurances progressent à 18,8 milliards, grâce à Wafa Assurance et Atlantasanad.

Sur le seul troisième trimestre, le chiffre d’affaires global augmente de 5,4%, à 82,1 milliards de dirhams. La hausse provient surtout des industries, dynamisées par Managem et Label Vie. Les financières restent en progression en glissement annuel, malgré un recul par rapport au deuxième trimestre lié à une moindre contribution du résultat de marché chez certaines banques. Les assurances évoluent peu après un premier semestre marqué par des renouvellements importants.

La contribution sectorielle confirme le rôle moteur des banques, qui expliquent 32% de la croissance totale, devant le BTP, la santé, la distribution alimentaire et les mines. À l’inverse, plusieurs secteurs pèsent sur la dynamique générale : le gaz, affecté par le recul du chiffre d’affaires de TotalEnergies Marketing Maroc ; les télécoms, freinés par le ralentissement d’IAM au Maroc ; et l’électricité, impactée par la baisse du prix du charbon chez TAQA Morocco. Sur un scope de 40 sociétés hors assurances, le taux de réalisation des revenus atteint 72,3% des prévisions annuelles, un niveau en ligne avec les objectifs. Les financières affichent un taux légèrement supérieur (74%), les industries autour de 72%.

Sur le plan bilanciel, la dette nette hors financières s’élève à 76,3 milliards de dirhams (+17,4%), principalement en raison du financement des projets stratégiques de Managem et de l’acquisition d’Asment de Témara par Ciments du Maroc. Les télécoms concentrent la part la plus élevée de la dette de la cote, suivis des mines et du BTP.

Enfin, les investissements poursuivent leur accélération. Les CAPEX atteignent 19,3 milliards de dirhams (+34%). Maroc Telecom en constitue la première composante avec 7 milliards destinés au FTTH et à la 5G. Marsa Maroc multiplie par plus de quatre ses investissements pour moderniser ses infrastructures, tandis que Label Vie triple ses dépenses afin de soutenir son programme d’ouvertures.