EMISSION DU 10/11 - par bourse news

Inclusion financière : Le Roi demande plus d'effort aux banques

Le Roi Mohammed VI a prononcé vendredi un discours devant les membres des deux Chambres du Parlement à l'occasion de l'ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 10-ème législature. Dans son discours, le souverain a appelé à  "une implication unanime, fondée sur une confiance redoublée, une volonté ferme d’œuvrer dans un esprit de collaboration et d’unité, une mobilisation vigilante".  Le Roi a indiqué qu'il est de notoriété publique que les efforts de l’Etat ne suffisent pas, et que, par conséquent, l’implication du secteur privé dans le processus de développement est indispensable. "Nous faisons notamment allusion au secteur bancaire et financier, qui constitue, pour Nous, la clé de voûte de toute stratégie de développement" a-t-il précisé. Voici quelques extraits du discours Royal focalisé sur le rôle des banques dans le développement économique. 


L’opérationnalisation et l’accompagnement des projets et des décisions vont au-delà de la conclusion formelle de contrats et la signature d’accords. Ces opérations supposent également un contrat moral, puisant aux deux sources de la Raison et de la Conscience.

De ce fait, les différents acteurs assument une responsabilité partagée, chaque partie ayant l’obligation d’honorer ses engagements, de remplir ses devoirs.

Dans ce contrat, sont ainsi impliqués non seulement les institutions de l’Etat et les élus, mais aussi le secteur privé, plus particulièrement les organismes de financement, le secteur bancaire.

Le Maroc, Dieu soit loué, dispose d’un secteur bancaire alliant robustesse, dynamisme et professionnalisme ; autant d’atouts qui lui permettent de soutenir la résilience et le développement de l’économie nationale.

Par ailleurs, le système financier marocain fait l’objet d’un contrôle rigoureux de la part d’institutions nationales indépendantes, hautement qualifiées.

Aussi la crédibilité du secteur bancaire, la confiance dont il jouit s’en trouvent-elles renforcées, à l’échelle nationale comme à l’extérieur.

Son niveau d’évolution lui a permis d’investir dans nombre de pays étrangers, notamment en Afrique.

Pourtant, certaines catégories de la population, qui le considèrent comme un organisme ne recherchant qu’un profit immédiat et sans risque, en ont une perception négative.

Cette représentation est justifiée par des faits, tels que le difficile accès des jeunes entrepreneurs au crédit, le faible accompagnement des diplômés et des petites et moyennes entreprises lors de leur création.

Je mesure parfaitement combien il est malaisé de faire évoluer certaines mentalités dans le secteur bancaire. Dans le même ordre d’idées, j’ai déjà souligné la nécessité de changer les mentalités au sein de l’Administration, pour mettre fin à des comportements préjudiciables au développement et à l’investissement.

Aussi exhortons-Nous le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays.

Cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus.

A cet égard, outre l’engagement des banques auprès des grandes entreprises en termes d’appui et de financement, Nous les incitions à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement.

Pour cela, elles doivent notamment simplifier et faciliter les procédures d’accès au crédit, s’ouvrir davantage aux autoentrepreneurs, financer les petites et moyennes entreprises.

A cet effet, Nous invitons le gouvernement et Bank Al-Maghrib, en coordination avec le groupement professionnel des banques du Maroc, à œuvrer à la mise au point d’un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi.

Eu égard à leurs retombées positives sur nombre de familles et sur l’ensemble de la société, il convient de s’inspirer des expériences fructueusement menées par les organismes qui financent des projets portés par des jeunes, facilitant ainsi leur insertion socioprofessionnelle.

Notre souhait est que ce plan, dont Je suivrai les différentes phases avec le gouvernement et le reste des parties prenantes, s’articule autour des axes suivants :

Premièrement : favoriser l’accès, aux crédits bancaires, du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus des différentes catégories sociales, pour leur permettre de s’engager dans l’entreprenariat et de bénéficier des meilleures chances de réussite.

Deuxièmement : soutenir les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les activités d’exportation, notamment vers l’Afrique, et leur permettre de capter une partie de la valeur ajoutée générée au profit de l’économie nationale.

Troisièmement : faciliter l’accès aux prestations bancaires et aux opportunités d’insertion professionnelle et économique, à l’ensemble des citoyens, en général et aux travailleurs du secteur informel, en particulier.

Nul besoin de rappeler que le dynamisme économique passe par le développement des transactions bancaires.

A cet égard, Je tiens à saluer les résultats obtenus au cours des deux dernières décennies, qui ont vu tripler le taux de bancarisation de la population marocaine.

Dans ces conditions, en mettant à profit les technologies nouvelles et les innovations financières, il convient que les banques redoublent d’efforts pour élargir la proportion des Marocains qui recourent aux prestations bancaires et aux dispositifs de financement. Les deux parties pourront ainsi en tirer avantage dans une logique d’équilibre et d’équité, qui profite in fine au processus de développement.

Ce plan n’atteindra pas ses objectifs si les citoyens bénéficiaires ne s’impliquent pas de manière responsable et ne respectent pas les engagements induits par les prêts contractés.

Par ailleurs, il appartient aux institutions et aux autorités de régulation et de contrôle financiers d’assurer le suivi des différentes opérations, de veiller à instaurer une relation équilibrée, fondée sur la confiance entre organismes de financement et débiteurs.

A cette occasion, Je rappelle la responsabilité sociale qui incombe à l’entreprise financière, ainsi que sa nécessaire participation aux initiatives constructives, qu’elles soient à vocation sociale ou humanitaire, ou qu’elles visent la préservation de l’environnement, la promotion du développement durable.




 

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