Bourse de Casablanca : 2 secteurs qui ne profitent pas de la rotation sectorielle du cash
La rotation sectorielle du cash consiste en la concentration des gérants professionnels sur des secteurs puis sur d'autres, de manière plus ou moins ordonnée: Le cash va vers un secteur où les cours grimpent, puis le quitte laissant les cours souffler avant d'aller vers un autre. Généralement, c'est le flux d'informations fondamentales qui oriente le cash d'un secteur vers un autre, bien que des fois ceci soit lié à des raisons psychologiques ou spéculatives. Au Maroc, quasiment l'ensemble des secteurs cotés ont profité de cette rotation en 2016. tous sauf deux que les gérants semblent bouder.
Performances des secteurs représentés à la Bourse de Casablanca depuis le début de l'année. CDG Capital Bourse.
L'hôtellerie et l'ingénierie boudées
L'"hôtellerie", représentée par une seule valeur qu'est Risma et les "sociétés d'ingénierie et de biens d'équipement industriels" semblent être boudés et échappent à cette rotation sectorielle. L'on retrouve dans ce secteur des valeurs comme Delattre Levivier Maroc (DLM) et Stroc Industrie qui partagent le même talon d'Achille : Une faible visibilité sur leur business à moyen terme, bien que Stroc Industrie soit dans une situation bien plus difficile que DLM, cette dernière ayant présenté un carnet de commandes important que ses commissaires aux comptes ont jugé "gonflé". Pour les autres secteurs, les performances vont jusqu'à 52% pour l'immobilier alors qu'une demi-douzaine de secteurs gagnant 30% et plus sur la période.
L'autre remarque que l'on peut faire est qu'au sein d'un même secteur, la rotation ne profite pas à tout le monde. Dans le secteur immobilier par exemple, Espaces Saada est quelque peu boudée malgré des fondamentaux en croissance. Idem dans le secteur bancaire où, depuis quelques mois, seule Attijariwafa bank profite de l'arrivée de cash sur le secteur créant volatilité et mouvements de hausse alors que les autres bancaires sont plutôt stables. Le secteur gagne 8% depuis le début de l'année, suffisant pour impacter favorablement l'indice Masi étant donné que 3 bancaires figurent dans le top 10 des capitalisations. Dans le secteur agroalimentaire, qui gagne près de 27% depuis le début de l'année, seule Cosumar profite réellement des placements des gérants. Pourtant, la thématique agro est présentée comme l'une des plus porteuses à moyen terme grâce à des process de production plus efficients et des prix des intrants qui ne s'affolent pas vraiment, si ce n'est pour Cosumar.
L'erreur serait de vouloir expliquer à tout prix ces mouvements de cash alors qu'il se peut que des raisons simplement psychologiques jouent pour certains secteurs et certaines valeurs plutôt que d'autres. Mais une chose est sûre, vu le décalage important entre les secteurs achetés et les deux secteurs boudés, d'importantes informations sont nécessaires pour faire changer de perception au gérants.