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BKGR table sur une croissance économique de 2,9% en 2023

Dans son rapport "Strategy annuel 2022-2023", BKGR a indiqué avoir procédé à la mise à jour de sa cartographie des risques en repondérant principalement à la hausse les impacts attendus de l'amplification de l'inflation (en négatif) et de la baisse de la demande interne (en négatif), ainsi que la reprise de l’activité touristique (en positif) et aux effets éventuels d’une recrudescence du Covid-19. "Après une année 2022 peu porteuse pour l’économie nationale, 2023 pourrait être, a priori, tout aussi contraignante compte tenu de la persistance des tensions tant géopolitiques qu’inflationnistes sur fond d’entrée probable des pays avancés en mode récessif", estiment les analystes de BKGR. D'après eux, le resserrement des politiques monétaires, entamé au milieu de l'année dernière, ne pourrait pas, du moins pour le moment, éviter le spectre de stagflation qui guette la plupart des économies mondiales eu égard au niveau élevé de leur interdépendance commerciales, financières et monétaires. "Si le Maroc se trouve pleinement engagé dans cet engrenage, il n’en reste pas moins qu’il dispose également d’aptitudes de résilience réelles qui pourraient être fortement soutenues en cas de réalisation d’une bonne campagne agricole cette année", soulignent les analystes. En effet, sous réserve de l’amélioration de la valeur ajoutée des activités agricoles de 12,9% (avec pour hypothèse une production céréalière normative de 75 millions de quintaux (MQx) contre 34 MQx en 2021-2022) et de la progression de 3,1% de celles non agricoles, la loi de Finance 2023 (LF-2023) ambitionne de passer d'une croissance de PIB de 1,5% en 2022 à 4% (contre 3% pour Bank Al Maghrib (BAM) et 2,9% pour le scénario central de BKGR).

Les autres hypothèses à la base de cette estimation sont un cours moyen du Brent de 93 dollars américains (USD) /Bbl (contre 100 USD /Bbl en 2022), un prix moyen du gaz Butane de 800 USD/T (contre 818 USD/T à fin septembre 2022) et un accroissement de la demande étrangère adressée au Maroc (hors produits de phosphates et dérivés) de +2,5% (contre +4% en 2022). Au-delà des objectifs de croissance, le Budget 2023 veut apporter un début de réponse conciliant entre les différents impératifs du moment, à savoir le renforcement des fondements de l’État social, la relance de l’économie nationale à travers le soutien de l’investissement, le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité et la consécration de l’équité territoriale.

Ce faisant, la poursuite de la relance économique avec comme objectif principal de créer de l’emploi et de préserver le pouvoir d’achat n’est plus l’unique priorité, soulignent les analystes de BKGR, relevant que la généralisation de la couverture sociale prend, pour une fois, le dessus et s’érige aujourd’hui en tant que socle du Budget 2023. Et de noter que cette ambition nécessite de trouver davantage de financements, d’où le déploiement progressif, sur la période 2023-2026, d’un nouveau barème fiscal et le recours aux Partenariats Public-Privé (PPP) pour contribuer au développement des grands projets d’infrastructures.

Le déficit du Budget général (hors emprunts et amortissements de la dette à moyen et long termes) devrait ressortir, dans ces conditions, à -65,7 milliards de dirhams (MMDH), portant ainsi le déficit global à -4,5% du PIB en 2023 (au lieu de -5,3% du PIB en 2022).

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