2015 a pourtant été une année florissante comme en témoigne le fort taux de croissance enregistré (près de 4,7% du PIB). Du reste, au regard des différentes statistiques révélées par la société Inforisk, les entreprises marocaines n’ont pas suffisamment tiré profit de cet environnement économique favorable, comme en témoignent le recul du nombre d’entreprises créées et la hausse du stock de sociétés défaillantes.
Les récentes données afférentes à l’année 2015, rendues publiques par la société Inforisk, spécialisée dans le renseignement commercial des sociétés marocaines, tranchent radicalement avec la bonne tenue de l’activité économique, comme en témoigne le taux de croissance, qui tournerait autour de 4,7% du PIB, d’après certaines études économiques prospectives. En effet, les chiffres révélés par la société, qui agrège les données de 320.000 entreprises marocaines, font état d’une croissance fulgurante du nombre d’entreprises défaillantes. Ainsi, en 2007, on dénombrait un peu moins de 2.000 sociétés défaillantes contre près de 5.782 en 2015. Plus édifiant encore, entre 2014 et 2015, le nombre d’entreprises défaillantes a cru de 14,7%. Ces chiffres reflètent incontestablement les multiples difficultés rencontrées par les sociétés marocaines, notamment celles de taille réduite ou moyenne. A ce titre, il est utile de préciser que certaines catégories entreprises (TPME) continuent d’évoluer dans un environnement concurrentiel âpre, exacerbé par les contraintes liées à l’accès au financement et aux délais de paiement, qui s’allongent malgré les multiples mesures prises (sensibilisation, dispositions législatives, etc.). Outre ce bref rappel, force est de constater que l’évolution du stock d’entreprises constitue un baromètre-clef du bon fonctionnement de l’économie nationale. Or, de ce point de vue, les statistiques d’Inforisk relatives à la création d’entreprises au cours de l’année dernière révèlent un mouvement baissier par rapport à 2014. Notons qu’en 2015, près de 29.137 entreprises ont été créées. Ce qui traduit un recul de 1,5% en comparaison à un an auparavant.
Ces chiffres remettent en selle le débat sur l’efficacité des batteries de mesures prises pour favoriser la création et l’accompagnement des TPME marocaines. Cela dit, pour l’année 2016 en proie à une conjoncture économique défavorable (faible pluviométrie), difficile d’être optimiste quant à l’augmentation du nombre d’entreprises créées et à la réduction des délais de paiement et au recul du nombre de TPME défaillantes. Autres informations importantes à relever : entre 2011 et 2012, à en croire les hommes d’Inforisk, ce sont surtout les TPE qui ont le plus pâti de l’allongement des délais de paiement clients (2 mois). Sur la même période, les PME ont vu leurs délais de paiement clients s’allonger de seulement 10 jours.
Pour leur part, les grandes entreprises ont enregistré depuis 2009 une stabilisation, avec un délai de 72 jours.
Au final, au regard de ce qui précède et en dépit des multiples efforts déployés par le gouvernement pour encourager la création d’entreprises et assurer leur résilience, il n’est pas hasardeux d’affirmer que le combat est loin d’être gagné.
Article publié initialement sur Finance News.