Mise à jour : Le ministère des Finances publie les chiffres définitifs de l'emprunt
Le Royaume du Maroc a finalisé, hier jeudi, une émission d'un milliard d'eurobonds sur les marchés internationaux.
Selon les premières informations dont nous disposions en soirée jeudi, la demande a dépassé 5 Mds d'euros, soit au moins 5 fois le papier proposé par l'Etat.
Le taux d'intérêt devrait se situer autour de 1,6%, selon les premières estimations, soit un taux bien inférieur à celui du précédent emprunt international en Euro émis en 2014, et dont la rémunération avait été fixée à 3,5%, pricé d’un taux midswap majoré d’un spread de 215 pbs.
Le Maroc a profité, pour cette nouvelle opération, d'un bon alignement des planètes. D’abord, une dette extérieure qui représente 29,5% du PIB (niveau faible en comparaison avec d'autres pays émergents) et qui laisse une marge à une plus grande dépendance vis-à-vis des marchés financiers extérieurs. A noter que l’encours de la dette extérieure publique a baissé en 2018 de 6 Mds de DH, pour la première fois depuis 2004.
Ensuite, un «Investment Grade» maintenu. Rappelons-le, ce statut avait permis au Maroc de réussir ses dernières sorties. S’ajoute à cela la reconduction de la LPL du FMI, qui couvre les risques d'impacts de la conjoncture internationale. Une assurance pour le Royaume et une garantie pour ses créanciers.
Enfin, et surtout, des conditions accommodantes de la part de la BCE qui favorisent l'arbitrage des investisseurs institutionnels de la zone euro pour de la dette comme celle émise par le Maroc. Ces investisseurs sont en effet confrontés à des rendements négatifs ou proches de 0 lorsqu'ils prêtent aux Etats européens et recherchent des alternatives de placement en Afrique et en Asie.
L'Egypte, le Maroc et bientôt la Côte d'Ivoire constituent la première vague "d'Etats du sud" à profiter de ce contexte. D'autres pays, dotés de moins bonnes signatures, devraient bientôt se présenter au portillon. Vive les taux négatifs !