Porté par le resserrement du taux directeur de Bank Al-Maghrib (1,5% en juin 2022 à 3% en mars 2023), la hausse des taux immobiliers s’est accélérée depuis le début de l’année.
Selon le baromètre de février d’Afdal, les banques ont ajusté leurs tarifs de 55 points de base par rapport à janvier 2023 et 75 points de base comparé à la même période en 2022. Au rythme actuel, la hausse des taux immobiliers pourrait absorber la baisse des prix immobiliers au cours des trois dernières années.
Peu visible encore au quatrième trimestre, la hausse des taux immobiliers s’est nettement accélérée depuis le début de l’année. Pour emprunter sur une durée de 20 à 25 ans, il faut tabler en moyenne sur un taux de 5%. Chez Afdal, le comparateur de référence du crédit immobilier, les taux s’affichent à 4,75% pour un prêt allant jusqu’à 800.000 DH sur 25 ans en février, selon son baromètre mensuel. Cela représente une hausse de 55 points de base (0,55 point de pourcentage) par rapport à janvier 2023 et de 75 points de base comparé à février 2022.
Pourquoi les taux immobiliers flambent?
Entre septembre et mars, Bank Al-Maghrib a augmenté son taux directeur de 150 points de base pour le hisser à 3%. Le dernier ajustement, soit 50 points de base, est intervenu mardi 21 mars. La dernière trace d’un taux directeur à 3% remonte à 2014. Les banques centrales ont pour mandat principal de maintenir la stabilité économique et financière d'un pays. Pour ce faire, elles utilisent divers outils, notamment la fixation des taux d'intérêt. Les taux d'intérêt sont des indicateurs clés de la politique monétaire d'une banque centrale et leur niveau peut avoir des répercussions importantes sur les emprunteurs et l'économie en général. La principale raison pour laquelle la banque centrale a relevé le taux directeur ces derniers mois est de freiner l’inflation. Celle-ci a atteint 6,6% en moyenne en 2022 et ressortirait à 5,5% en 2023. Pendant longtemps, elle oscillait autour de 1%.
Lorsque la banque centrale augmente son taux directeur, cela a un effet domino sur l'ensemble du système financier. Les banques commerciales se refinancent plus cher auprès de la banque centrale et du marché. Elles répercutent la hausse du coût de l’argent en augmentant les taux d'intérêt qu'elles facturent à leurs clients. Le profil de risque de l’emprunteur a aussi un impact non négligeable sur le coût du crédit.
Quid des mois à venir?
Si la hausse du taux directeur se poursuit, les taux débiteurs pourraient suivre le même mouvement. Mais, tout dépendra du comportement de l’inflation au cours des prochains mois. Au rythme actuel, la hausse des taux immobiliers pourrait absorber la baisse des prix immobiliers au cours des trois dernières années. Ce qui pourrait compliquer davantage les projets des candidats à l’accession. Cette conjoncture rend plus pertinent le passage par des professionnels pour saisir les opportunités sur le marché, notamment la possibilité de lever des fonds à des conditions toujours attractives.