Ce sont autant de sujets chauds qui ont animé le marché casablancais, qui jusqu’à cette semaine manquait d’inspiration : Deal, profits warning, résultats annuels, quelques bruits de couloirs et d’autres annonces très attendues … Cette fois, les investisseurs ont eu de quoi se mettre sous la dent. Le marché a réagi à quelques-unes et en a ignoré d’autres.
Ce flux d’actualité a en effet provoqué une belle poussée sur l’indice, lequel a achevé son parcours hebdomadaire en progression de 0,90% à 13.285 points, sur un volume d’activité de 763 MDH. À ce niveau, le marché s’est défait de sa zone de consolidation, relançant ainsi le débat d’une poursuite haussière vers les plus hauts de l’année (13.400 points).
Toujours est-il que le marché devra attendre d’autres publications pour s’engager dans une dynamique réelle, surtout celles du secteur immobilier, qui n’informe qu'à la fin de la saison.
Une semaine chargée
Sur le front des valeurs, Med Paper a présenté, cette semaine, un nouveau businessplan où elle compte sur l'exceptionnel pour redresser ses résultats en 2017 et 2018, avant de revenir dans le rouge en 2019. Une annonce qui a reçu un accueil glacial du marché avec un titre qui a perdu 12,20% à 27,35 DH sur la semaine
Pas convaincu de la valorisation à 1450 DH de Saham Assurance lors de la cession du pôle Saham Finances aux Sud-africains, le marché a aussitôt sanctionné le titre lors de sa reprise de cotation. L'action de l’assureur a perdu 10% vendredi. Parallèlement, Fenie Brossette, alertant sur ses résultats 2017, a abandonné 8,10% à 130,50 DH.
En revanche, Alliances qui poursuit la restructuration de sa dette privée, a pris 8,37% sur la semaine. BMCE a affiché les mêmes bonnes dispositions, avec un gain hebdomadaire de 6,80%. La bancaire a notamment profité des rumeurs après la cession de Saham Finances (plus clairement, il se dit que le Groupe Saham pourrait prendre une belle participation dans FinanceCom).
Eléments graphiques :
Techniquement, à court terme, le sursaut constaté en fin de semaine a permis à l'indice de quitter sa zone de consolidation avec les derniers plus hauts annuels en ligne de mire. Dans l'immédiat, les supports les plus proches se situent à 12.960/50 points puis à 12.750 points. La zone de résistance à travailler se trouve à 13.400 points.
À moyen termes, la tendance de fonds n’est pas attaquée et reste haussière au-dessus de 12.750 points.
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International : Les points à retenir
* Les Etats-Unis ont officialisé les droits de douane sur l'acier et l'aluminium
* Pour les analystes, le risque de guerre commerciale a augmenté
* L'effet sur le marché dépendra des mesures de rétorsion
* HSBC prévoit un impact de 0,3% sur les profits des sociétés US
Le protectionnisme, quelle menace pour les marchés ? (Avec Reuters)
Les récentes velléités protectionnistes des Etats-Unis ont fait office de piqûre de rappel aux marchés: en 2018, le risque de guerre commerciale s'annonce aussi important que celui d'une possible accélération de l'inflation.
La rhétorique protectionniste du président américain Donald Trump n'est certes pas nouvelle, mais les investisseurs avaient jusqu'ici privilégié les annonces concernant les mesures favorables à la croissance, comme la réforme fiscale et le plan d'infrastructures.
La décision de Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium, qui a poussé à la démission son principal conseiller économique, Gary Cohn, a toutefois prouvé la détermination du président américain à mettre en oeuvre son programme "America First".
Pris de court, les investisseurs tentent désormais d'évaluer la probabilité d'une guerre commerciale de grande ampleur, qui viendrait freiner la croissance économique mondiale, et son impact sur les marchés.
UN PROTECTIONNISME AMÉRICAIN AFFICHÉ
Si les investisseurs se sont progressivement habitués au caractère imprévisible du président américain, "sur le commerce international, il faut lui reconnaître une certaine constance", pointe Tangi Le Liboux, stratège chez Aurel BGC.
Donald Trump a dénoncé l'accord de partenariat trans-pacifique (TPP), remis en cause l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) et s'est déjà emparé de l'arme des barrières douanières sur des produits spécifiques comme le bois d'œuvre canadien, les lave-linge et les panneaux solaires sud-coréens et chinois, rappelle-t-il.
"En décidant de taxer toutes les importations d'acier et d'aluminium, des matériaux indispensables à de nombreuses industries en aval, Donald Trump confirme qu'il est protectionniste et ne cherche pas réellement à sanctionner uniquement des pratiques anti-dumping", estime Tangi Le Liboux.
Avec pour conséquence un tollé international, et un regain d'aversion au risque sur les marchés. Est-ce la défiance affichée par Wall Street qui a convaincu Donald Trump d'assouplir sa position ?
Les Etats-Unis ont indiqué jeudi qu'ils restaient ouverts à la modification ou au retrait pays par pays des droits de douane sur l'acier et l'aluminium en fonction des relations militaires avec ses partenaires.
Le Canada et le Mexique seront pour leur part exemptés de ces taxes dans un premier temps et pour une durée indéterminée, la suite dépendant de la renégociation en cours de l'Aléna.