La Banque centrale vient de publier ce mercredi son rapport sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et les initiatives d’inclusion financière. Pour la première fois, en 2017, la carte bancaire a dépassé, en nombre de transactions, le chèque en se positionnant au deuxième rang derrière le virement avec une part de 26% des opérations réalisées, contre 35% pour le virement et 24% pour le chèque. Néanmoins en termes de montants échangés, le chèque demeure largement prépondérant avec une part de 47%. Le nombre de paiements par carte, y compris les paiements sur GAB et ceux en ligne, s’est établi globalement à 56,1 millions d’opérations pour une valeur de 24 milliards de dirhams, soit une augmentation de 33,8% en nombre entre 2016 et 2017, contre une augmentation de 23,2% entre 2015 et 2016. En valeur, l’augmentation a été de 24,6%, contre 19,1% l’année précédente.
En dépit de la progression sensible des paiements scripturaux, l’économie marocaine reste encore largement dominée par le cash, relève Bank Al-Maghrib. Ainsi, la demande de cash a réalisé encore cette année une croissance significative aussi bien en valeur qu’en nombre (en unités) de respectivement 7% et 5%, pour atteindre 232 milliards de dirhams à fin 2017, soit l’équivalent de 1,6 milliards de billets et 2,7 milliards de pièces.
Aussi, le déploiement du paiement mobile national est de nature à réduire la circulation du cash tout en renforçant l’inclusion financière. Au cours de cette année, les règles de place nécessaires au bon fonctionnement du paiement mobile inter-opéré ont été arrêtées et le switch mobile mis en place, réunissant ainsi les conditions pour un lancement effectif avant fin 2018. Concernant la surveillance des moyens de paiement, la Banque a poursuivi en 2017 ses actions relatives à la conduite de missions de suivi de ses recommandations sur la sécurisation des moyens de paiement auprès des banques, l’évaluation de la conformité des chèques émis par les banques aux exigences minimales de sécurité telles qu’édictées par la circulaire 12/G/2006 afférente à la normalisation de la formule chèque et la mise en production de la solution de surveillance des moyens de paiement.
Inclusion financière : Les conclusions de BAM
La troisième partie de ce rapport a été dédiée à l’inclusion financière. Il en ressort que le Maroc a réalisé des avancées importantes. Néanmoins, des disparités importantes persistent entre les différents segments de la population aussi bien en termes d’accès que d’utilisation des services financiers formels. Les conclusions de Bank Al-Maghrib se basent sur des indicateurs d'accès, d'usage et de qualité. On apprend par exemple que l'encours moyen des comptes de dépôt au Maroc est de 28.923.18 DH, que 21% des adultes ont recours à des produits d’épargne ou encore que 11% des adultes ont recours à des crédits bancaires.